1er mai 2007 : voter ou lutter
il faut choisir !

 

Est-il inutile de rappeler, au moment où se forment des cortèges aux motivations plus politiciennes que sociales, que le 1er mai n’est pas la fête du travail, mais une journée internationale de revendication des Travailleurs ? qu’à l’origine, la date ne fut pas choisie parce que le retour du printemps réveille les ardeurs festives, mais bien plutôt parce qu’aux Etats-Unis, en 1884, les syndicats se donnèrent deux ans pour forcer le patronat à lâcher sur la division de la journée en trois : huit heures pour le travail, huit pour le repos, huit pour le loisir, et que, là-bas, l’année comptable commençait le 1er mai ? Est-il inutile de rappeler que les militants anarchistes tinrent toute leur place dans la grève générale de 1886 ? et qu’ils payèrent cher leur engagement lorsque l’explosion de la bombe de Haymarket Square leur fut imputée, malgré l’absence de preuves ? Ce n’est pas pour avoir réclamé le droit de vote que ces hommes furent condamnés, mais pour avoir œuvré pour l’émancipation complète des travailleurs, ce qui est infiniment plus dangereux pour le pouvoir.

 

N’en déplaise aux idéologues de tout poil, la classe ouvrière n’est pas une simple vue de l’esprit, sinon l’acharnement du patronat à faire baisser le coût du travail n’aurait aucun sens ; et le combat incessant par lequel elle cherche à se réapproprier ce qui lui revient, la lutte des classes, n’a pas disparu des rapports sociaux, sinon le sieur Forgeard ne serait parti d’EADS avec 8,5 millions  d’euros en poche ( ça fait combien de RMI, ça ?) . Si ce 1er mai 2007  a une raison d’être, ce n’est pas dans le psychodrame façon 2002 que veut imposer la LCR, qui se place sur le terrain d’un plébiscite anti-sarko par les urnes, qui déborderait dans la rue parce qu’il faut bien sortir les drapeaux de la naphtaline… Non, si ce 1er mai 2007  a une raison d’être, c’est parce que la classe ouvrière n’aura que ce qu’elle prendra elle-même, sans s’en remettre au verdict du scrutin.

 

Pendant le vote, les licenciements continuent…

 

Car les attaques sont telles qu’elles ne peuvent plus être endiguées autrement que par l’action. A la Barre –Thomas, dans l’ancienne Gomma, ex deuxième boîte d’Ille et Vilaine, ce sont 300 nouvelles suppressions d’emploi qui sont en cours, l’effectif a été diminué de moitié en trois ans. PSA envisage de foutre à la porte 10 000 ouvriers, l’actuel gouvernement dément avoir demandé le report de cette annonce à l’après-élections pour que son bilan reste « présentable », mais chacun sait que le démenti est la forme ultime du mensonge d’état… Et on voudrait nous faire croire qu’il n’y aurait aucune relation de cause à effet entre cette menace et la suppression de onze des cinquante lignes de transport  qui acheminent les travailleurs de l’usine de la Janais sur leur lieu de travail, et que1600 emplois sur Rennes ne seraient pas supprimés, alors que tous les intérimaires ont déjà été lourdés,  et que la sous-traitance en sortirait indemne… Il est notable dans cette affaire que toutes les bureaucraties syndicales, à l'exception de la CGT-PSA, sont signataires depuis début avril, d'un accord sur la Gestion Prévisionnelle de l'Emploi et des Compétences organisant le futur plan! Les travailleurs devront donc essentiellement compter sur leurs propres forces pour organiser la riposte, comme les salariés PSA d'Aulnay l'ont montré en se bagarrant pour des augmentations de salaire. . Tout comme il devient urgent pour les deux cents salariés du site rennais d’Alcatel-Lucent, travailleurs dits "qualifiés" comme l'étaient les salariés de STMicro, de Mitsubishi et de tant d'autres… de s’insérer dans une logique de classe, maintenant qu’il apparaît clairement que le nombre d’emplois qu’ils pourront maintenir ne sera fonction que du rapport de force qu’ils créeront.

 

Face à l’Internationale des patrons…

 

Pendant que la classe dominante continue à faire des acquis des grandes luttes passées une peau de chagrin, les bateleurs de la présidentielle ont colporté jusqu’à la nausée les thèses les plus abjectes sur l’emploi : travailler plus pour gagner plus , rompre en visière avec l’Europe qui tue l’emploi national et tout le toutim ( discours commun à Villiers et Schivardi, ils n’ont qu’à créer ensemble leur parti cocardier, puisque ça les démange !), aimer le travail au nom d’une acceptation « juste » de l’exploitation, autant de discours où l’odieux le dispute au démagogique ;  pendant qu’ils pérorent, la démolition continue. Et pas qu’en France, tant l’internationale du patronat fait la course en tête à l’heure actuelle. En Allemagne, Deutsche Telekom monnaye à 50 000 salariés une garantie d’emploi jusqu’en 2010 ( après, advienne que pourra…) contre une diminution de salaire de 12% en deux ans ! Pour nous , anarchistes , qui sommes militants ouvriers internationalistes, il est illusoire de penser que les travailleurs de ce pays peuvent tirer leur épingle du jeu indépendamment du reste du monde, même si c’est ici et maintenant que doivent avoir lieu les luttes. Dans le dossier EADS, Merkel et Chirac ont aussi bien su s’entendre sur le dos des salariés que les maîtres de forge des deux côtés du Rhin l’avaient fait en 1914 pour déstocker leurs canons et leurs obus , écartant par la même occasion le danger que représentait pour eux l’organisation des travailleurs par eux-mêmes. A ceux qui voudraient faire croire que c’est ce salaud de plombier polonais qui prive son homologue français de son pain, il faut clairement faire comprendre que le système de l’exploitation du travail est le même sur les bords de la Vistule que sur ceux de la Seine, et que les intérêts de classe se moquent des frontières comme d’une guigne…

 

Aujourd'hui, l’imposture électorale semble jouir de l’emprise  qu’elle exerce sur les femmes et les hommes de ce pays; la démocratie républicaine s’autocongratule d’avoir permis la pseudo-opposition au second tour d’un authentique fasciste et d’une nostalgique du régime de Vichy; les révolutionnaires d’opérette se rallient comme un seul homme à celle qu’ils conspuaient encore quelques minutes auparavant. C’est oublier un peu vite qu’en termes de bilan, la gauche n’a rien à envier à la droite la plus libérale : qui a privatisé Airbus ? Jospin. N’est-ce pas le ministre communiste Gayssot qui est à l’origine de la création de Réseau Ferré de France, qui scella le début de la fin de la SNCF comme service public ? Qui mieux que la gauche depuis 1981 a su rassurer les milieux financiers ?

 

Au nom des luttes sociales actuelles et à venir, il est évidemment plus nécessaire que jamais de continuer d’appeler à l’abstention révolutionnaire: On obtient par la grève, la manifestation, la prise de contrôle autogérée de la production ce que l'on n'aura jamais par le bulletin de vote. Il n'appartient qu'à nous, tous ensemble, dès ce 1er mai 2007 et sans attendre la fin de l’escroquerie votardière,  que les choses sérieuses commencent !


 

C’est tout le sens de l’action de la Fédération Anarchiste.

 

Jeudi 3 mai 2007, Maison de quartier de Villejean

Salle "cave à musique", 2 rue de bourgogne

- 19h Réunion publique "Décroissance libertaire et abstention révolutionnaire"

Jean-Pierre Tertrais abordera, dans l'entre deux tours de la mascarade électorale, le lien entre la décroissance sous un angle libertaire et la nécessaire abstention. Suivi d'un débat avec la salle.

 

- 21h30 Concert de soutien de Christian Leduc au local la commune de la Fédération Anarchiste – Entrée Libre

Christian Leduc, chanteur à textes et chanteur rouge et noir Christian Leduc c'est une sensibilité libertaire qu'il affine à longueur de concerts depuis des années.

 

Venez nombreux !

 

FEDERATION ANARCHISTE

WWW.falasociale.ORG

 

GROUPE LA SOCIALE, C/O LOCAL « LA COMMUNE » - 17 RUE DE CHATEAUDUN, 35000 RENNES - TEL : 02 99 67 92 87

PERMANENCES AU LOCAL LES MERCREDIS & SAMEDIS DE 14H A 18H - VENTE DU MONDE LIBERTAIRE DANS LE HAUT DE LA PLACE DES LICES LES SAMEDIS DE 11H A 13H

 

 

 

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