Bilan d’un demi-siècle d’agriculture productiviste

 

Qu’est-ce qui caractérise l’agriculture aujourd’hui ?

Pourquoi un tel développement ?

Comment le capitalisme a-t-il procédé ?

Le bilan d’un demi-siècle d’agriculture capitaliste

La dépendance du monde paysan.

Quelle alternative ?

 

 

Avant d’établir le bilan d’un demi-siècle d’agriculture productiviste, je voudrais faire une petite mise au point. Parce qu’aujourd’hui, les agriculteurs considèrent que critiquer le secteur agricole, c’est discréditer les agriculteurs. Présenter le problème en ces termes, c’est s’interdire de le comprendre. On peut faire deux remarques sur la prétendue coupure agriculture-société.

 

D’abord, cette coupure entre le milieu agricole et le reste de la société est le fait même d’agriculteurs. Un demi-siècle de cogestion entre les organisations professionnelles et l’Etat ont isolé le monde agricole des autres catégories sociales.

 

Ensuite, cette cogestion orchestrée essentiellement par la FNSEA a permis de couper le monde agricole en deux : d’un côté, les chefs d’entreprise bénéficiant de matériels hyper-sophistiqués grâce aux subventions, et en train de se constituer des patrimoines gigantesques. De l’autre, de petits exploitants de plus en plus en difficulté. La FNSEA ne maintient la façade d’une unité du milieu agricole que pour mieux revendiquer des aides qu’elle distribuera massivement aux exploitants les plus aisés, comme on le verra tout à l’heure.

 

On voit de temps en temps, sur la voie publique, cette inscription : « des paysans expulsent des paysans ». C’est en effet avec la complicité de la FNSEA, et de son tremplin le CNJA, que chaque année, 30 000 exploitations disparaissent chaque année en France.

 

Cette cogestion s’est d’ailleurs accompagnée d’un pouvoir exorbitant auprès du milieu politique, et qui fait du monde agricole un monde au-dessus des lois, comme en témoigne l’impunité dont bénéficient les gros exploitants lorsqu’ils saccagent les bureaux d’un ministre ou lorsqu’ils détruisent des voies ferrées.

 

Qu’est-ce qui caractérise l’agriculture aujourd’hui ?

 

Depuis les années 60, la motorisation, la grande mécanisation, la chimie, la sélection de variétés de plantes et de races d’animaux ont permis à l’agriculture d’entreprendre un développement considérable, provoquant une explosion quantitative des productions. Les rendements vont être multipliés dans tous les secteurs. C’est ce qu’on a appelé la deuxième révolution agricole qui accompagne le déroulement des « Trente glorieuses ».

 

Pourquoi un tel développement ?

 

La réponse avancée par les tenants de cette agriculture productiviste est évidente : pour assurer l’alimentation des populations. On peut alors faire deux objections :

1 – La production agricole globale couvre 110 % des besoins de la planète. Pas un individu ne devrait donc souffrir de la faim. Or 35 000 enfants meurent de faim chaque jour. 800 millions de personnes souffrent de sous-alimentation chronique en Amérique latine, en Afrique et en Asie. Et pourtant, chaque année, des milliers de tonnes de récoltes sont volontairement détruites.

2 – A partir de 1975, l’Europe devient autosuffisante sur le plan alimentaire. Pourquoi donc la course à la production continue-t-elle de plus belle ?

C’est que l’explication selon laquelle l’agriculture se développe pour nourrir ne tient pas, et qu’il faut y voir sans doute une autre raison. Cette cause, un ministre américain de l’agriculture l’exprimait en lançant, vers le milieu des années 50, cet avertissement aux agriculteurs : « Agrandissez-vous ou déguerpissez ». Une logique était désormais en marche, celle d’un système économique, le capitalisme, qui allait engendrer, sur les plans humain, social, économique, écologique, des conséquences dramatiques. La superficie moyenne d’une exploitation agricole aux Etats-Unis est alors déjà de 120 ha en 1960.

 

La physionomie de l’agriculture n’a certes pas attendu les lendemains de la seconde guerre mondiale pour changer. De 5 700 000 exploitations en 1892, la France passe à 2 300 000 en 1950. Mais l’analogie s’arrête là, car les travailleurs exclus de l’agriculture étaient alors largement absorbés par le développement de l’industrie et des services, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.

 

Comment le capitalisme a-t-il procédé ?

 

Parce que sa seule loi est celle du profit, le système capitaliste, en recherchant systématiquement l’abaissement des coûts de production, ne peut fonctionner qu’à grande échelle. Il fallait d’importants volumes de production. Il fallait aussi de grandes, si possible de très grandes exploitations, de plus en plus performantes, pour vendre de plus en plus de machines toujours plus puissantes et sophistiquées, et des quantités toujours plus élevées d’engrais et de produits phytosanitaires.

 

La tendance à l’agrandissement, à la concentration constitue une constante dans le développement récent de l’agriculture. Aux Etats-Unis, au Canada, en Australie, en Argentine, on observe un doublement de la superficie moyenne des exploitations agricoles en un tiers de siècle. En France, la taille moyenne passe de 16 ha en 1950 à 34 ha en 1990. Mais surtout, la part des plus grandes (plus de 50 ha) s’accroît rapidement.

 

La surface totale des terres agricoles étant globalement constante (et même plutôt en régression du fait de l’urbanisme), si certaines exploitations s’agrandissent, c’est que d’autres diminuent… ou disparaissent. La France comptait 2 300 000 en 1950, 1 600 000 en 1970, 1 200 000 en 1980, 960 000 en 1990, à peine plus de 600 000 aujourd’hui. Et le capitalisme a déjà fixé ses « besoins » : autour de 300 000 vers 2010. C’est donc bien de la disparition programmée des petites exploitations dont il s’agit.

 

Un processus d’élimination a été mis en place, qui comporte deux étapes :

1 – baisser les prix mondiaux pour que les agriculteurs ne puissent pas vivre de leur travail (voir page 6) ;

Mais s’il n’existe pas une compensation, c’est la grande majorité des agriculteurs qui sera en difficulté d’un coup ; d’où la deuxième étape, qui consiste à mettre en place un système de soutien financier qui, puisqu’il est contrôlé en France par la FNSEA, permettra de filtrer les aides, et d’éliminer chaque année 30 000 exploitations, celles dont le capitalisme n’a pas besoin. C’est pourquoi 80 % des aides vont à 20 % des agriculteurs, et évidemment pas ceux qui en auraient besoin.

 

Différents instruments vont être mis en place pour réaliser cette sélection :

° les prêts accordés par le système bancaire, et notamment le Crédit Agricole, ne sont pas les mêmes pour tous : certains se les voient refuser ; d’autres obtiennent des taux élevés ; d’autres encore des taux avantageux :

° les multiples aides, primes, subventions dont l’attribution opaque vient d’être épinglée par la Cour des comptes (voir article Ouest-France).

° le laxisme, et même la complicité, des pouvoirs publics permet aux moins scrupuleux de conquérir des parts de marché, pénalisant ceux qui respectent la réglementation. Ainsi, 40 % de la production porcine en Bretagne s’est faite au-delà des autorisations légales.

° le remembrement, dans de nombreuses régions,  aura permis d’éliminer les plus vulnérables grâce aux divers abus : pratiques de passe-droits, systèmes de copinage, intimidation, partialité de la commission lors des litiges. C’est souvent au détriment des mêmes personnes que les injustices se cumulent : terres plus éloignées ou de qualité inférieure, perte de points d’eau, de surfaces boisées…

° l’attribution des terres : la mise en place des SAFER (sociétés d’aménagement foncier et rural) était censée freiner les concentrations abusives et les baux de complaisance. En fait, lorsque les terres libérées sont examinées en Commission départementale d’orientation agricole (CDOA), tout est joué : magouille, copinage, montages sociétaires bidons… On pourrait citer de nombreux cas où de petits exploitants cherchant à conforter leur situation ou des jeunes souhaitant s’installer ont vu des terres leur échapper.

 

Le bilan d’un demi-siècle d’agriculture capitaliste

 

Sur le plan humain et social : on peut parler des conditions de vie rendues insupportables par les difficultés financières, parce que le système a incité les agriculteurs à s’équiper de matériels toujours plus performants (aujourd’hui, le remboursement des investissements représente 30 % du revenu des agriculteurs). 40 % des paysans vivent avec un revenu inférieur au Smic. 10 % des exploitations sont en faillite.

 

On peut aussi parler du chômage : des millions d’emplois perdus en un demi-siècle. Et l’agroalimentaire est loin de combler le déficit. En Côtes d’Armor, dans le temps (dix ans) où 2000 emplois ont été créés dans la filière agroalimentaire, 17 700 ont été perdus dans la production agricole.

 

La santé des agriculteurs s’est largement dégradée :

° le stress dû aux difficultés financières, les conséquences de la perte d’emploi : états dépressifs, alcoolisme, suicide.

° les nombreuses allergies et intoxications dues à la manipulation des produits phytosanitaires.

° les accidents causés par les machines (secteur le plus touché, avec le BTP).

La santé des consommateurs subit elle aussi une détérioration par une alimentation appauvrie en nutriments essentiels et polluée par les résidus de l’agriculture et les agents chimiques introduits par l’agroalimentaire.

 

Une désertification accrue : l’abaissement régulier du nombre d’exploitations dans les communes rurales va contribuer aux déplacements considérables de population des campagnes vers les villes. En 1936, la population rurale dépassait encore la population urbaine. Aujourd’hui, elle représente moins de 10 %. La désertification, ce sont des paysages qui ne sont plus entretenus (avec les risques d’incendies), des services, publics notamment, qui ne sont plus assurés, des écoles qui ferment, des commerces qui disparaissent,

des villages qui meurent.

 

Des atteintes graves à l’environnement : présenté en mars 1999 par les ministères de l’agriculture et de l’environnement, le rapport « Agriculture, monde rural et environnement » annonce d’emblée : « Les dommages causés dans certaines zones par les vingt dernières années demanderont plusieurs décennies pour être réparés. »

° Pollution de l’eau par les nitrates, par les pesticides.

° Pollution de l’air également par les produits phytosanitaires.

° Dégradation des sols : saturation en pesticides, en zinc, cuivre (aliments du bétail) ; compactage, c’est-à-dire tassement de la terre par le passage d’engins lourds, qui détériore le potentiel agronomique des sols. Aux Etats-Unis, c’est près de cent millions d’ha de terres agricoles qui sont considérés comme « sévèrement endommagés ».

° Atteintes au paysage bocager par les opérations de remembrement (réaménagement foncier) : de 500 à 700 000 km de haies ont disparu en France avec la modernisation de l’agriculture.

° Réduction de la biodiversité : les espèces domestiques et cultivées se sont dramatiquement réduites (trois races bovines représentent 98 % du cheptel, et une seule variété de pomme (la golden) assure les trois-quarts de l’offre marchande.

 

Le pillage de l’agriculture des pays pauvres : il s’effectue de plusieurs façons :

1 – il faut rappeler d’abord qu’en augmentant son élevage bovin, la France colonialiste du XIXe siècle importait des arachides qui fournissaient des tourteaux riches en protéines et en sels minéraux. Ces prélèvements, non compensés par des engrais trop chers, ont appauvri les sols des pays pauvres.

2 – la motorisation et la grande mécanisation que le capitalisme a développé n’ont profité qu’à une minorité, condamnant la grande majorité de la paysannerie sous-équipée à disparaître.

3 – de nombreuses études économiques montrent qu’au cours des dernières décennies, les prix des matières premières agricoles ont baissé par rapport aux prix des produits manufacturés (tous ces prix étant fixés par les pays riches). Or les pays pauvres sont essentiellement exportateurs de matières premières et importateurs de produits manufacturés. Ils ont donc subi ce qu’on appelle pudiquement une détérioration des termes de l’échange, c’est-à-dire un vol.

4 – la protection de leur industrie, dans laquelle de grosses entreprises occidentales étaient intéressées (notamment dans les communications ou la défense), s’est réalisée au détriment de leur agriculture, qui a été délibérément sacrifiée.

5 – l’aide alimentaire pratiquée par certains pays, dont la France, constitue une arme destinée à soumettre les pays auxquels elle est destinée. Elle induit, en plus, des effets pervers : elle enrichit d’abord les classes au pouvoir, par la corruption ; elle décourage les productions locales ; elle crée de nouvelles habitudes alimentaires, facteur de dépendance ultérieure.

 

La dépendance du monde paysan.

 

Autrefois asservi au notable, le paysan l’est désormais à l’argent. Le secteur agricole devient un simple maillon du complexe agro-industriel, un fournisseur de matières premières. Les exploitations sont de plus en plus spécialisées dans un nombre réduit de productions rentables. En amont de la production (engrais, produits de traitement, moteurs, machines, carburant et autres fournitures) comme en aval (transformation des produits), le système capitaliste a mis en place ses propres circuits qui enlèvent toute autonomie aux agriculteurs.

 

En 1996, M. Scherrer, président de l’industrie agroalimentaire française, déclarait : « Depuis 1992, la valeur ajoutée de l’industrie alimentaire dépasse celle de l’agriculture. Il faut que les pouvoirs publics prennent en compte cette réalité. Nous sommes en aval et c’est nous qui pilotons. » Le message était parfaitement clair.

Si l’on veut avoir une idée assez claire des intentions humanistes et du sens poétique des responsables de l’agroalimentaire, il suffit d’entendre les deux déclarations suivantes. Celle d’un cadre de l’industrie de la viande : « on doit considérer et traiter la truie comme un appareil de valeur à cracher des porcelets, comme une machine à saucisse. » Celle aussi d’un industriel du porc, dans le Morbihan, inaugurant de nouvelles installations devant l’establishment départemental, et à qui on reprochait d’avoir surdimensionné sas bâtiments : « C’est vrai, nous avons vu notre abattoir un peu grand, mais nous, industriels du porc, sommes optimistes. Nous avons confiance parce que le porc, c’est la viande du pauvre, et des pauvres, il y en aura de plus en plus. » Propos cités par J-C Pierre, fondateur de l’association « Eau et Rivières de Bretagne ».

 

Avec les OGM, cette dépendance économique des paysans vis-à-vis des firmes franchit une nouvelle étape. Le procédé Terminator, qui rend les semences stériles en fin de cycle, et destiné à contraindre les paysans à acheter tous les ans leurs graines, révèle clairement l’objectif principal des firmes biotechnologiques : l’asservissement de la paysannerie mondiale.

 

Si l’on dresse un bilan rapide d’un demi-siècle d’agriculture capitaliste, c’est pour constater que, en trente ans, l’agriculture a hypothéqué nos ressources en eau, mis en péril la santé des agriculteurs et des consommateurs, provoqué la disparition de nombreuses petites exploitations, et donc aggravé le chômage, accentué les déséquilibres entre régions et la désertification rurale, entraîné la perte de fertilité des sols, détruit les paysages bocagers, causé la diminution de la qualité des produits alimentaires, augmenté le coût du stockage de certains produits, favorisé la mainmise de quelques grandes firmes sur les réserves génétiques, compromis l’autosuffisance alimentaire du Sud. Difficile de faire mieux en si peu de temps !

 

Quelle alternative ?

 

Beaucoup, agronomes, paysans ou autres, voient la solution à la « crise » agricole dans le maintien d’une agriculture familiale. L’idée est séduisante, mais c’est oublier, ou méconnaître, trois faits.

 

D’abord, à cause de leur élimination programmée dont on a parlé tout à l’heure, il ne reste qu’assez peu d’exploitations que l’on peut qualifier de « familiales » ; elles ne représentent qu’un pourcentage assez faible des terres cultivables.

 

Ensuite, soutenir un « modèle familial », suppose une des deux options suivantes :

° ou on considère naïvement que les propriétaires de domaines de 300, 400 ha ou plus vont accepter courtoisement de se laisser déposséder ;

° ou on accepte hypocritement une agriculture à deux vitesses : d’un côté, deux à trois cent mille grosses entreprises qui continueront à être largement subventionnées ; de l’autre, des petits producteurs chargés d’assurer les fonctions environnementales que les autres dédaigneront ; en quelque sorte, des jardiniers de l’espace rural payés au rabais, ou mieux des larbins pour touristes et citadins en mal de nature authentique.

 

Enfin, croire que l’on pourrait pérenniser un modèle familial, c’est oublier ou ignorer que le système dans lequel se développerait ce modèle est le système capitaliste, caractérisé précisément par une dynamique sans fin, par l’accumulation continue du capital, par une concentration toujours plus importante.

 

En France, avant l’irruption de l’agrobusiness (dans les années 50-60), c’est l’agriculture familiale d’auto-subsistance qui prédominait depuis la réforme agraire née du démantèlement des propriétés féodales. La Révolution de 1789 avait aboli la rente seigneuriale et conforté le poids de la petite et moyenne paysannerie. Les structures agraires ont continué à évoluer lentement vers un plus grand morcellement de la propriété et de l’exploitation. En 1865, selon la statistique des cotes foncières, il existait 14 millions de propriétaires. L’augmentation des quantités produites conjuguée à la hausse des prix donne à beaucoup de paysans les moyens d’acheter des parcelles, tandis que la hausse des salaires permet à certains journaliers d’accéder à la propriété.

 

Pourquoi ce modèle familial ne s’est-il pas perpétué ? Précisément parce que, depuis un siècle environ, le capitalisme reconstitue le même schéma que celui du féodalisme. Et il ne pouvait en être autrement. Pour cela, il lui suffit d’attribuer chaque année, par exemple, à 4200 chefs d’exploitation 750 000 F pour l’agrandissement de leurs fiefs, pendant que 250 000 ne percevront que 18 000 F. Et cette exploitation familiale, on l’a vu, est précisément en train de disparaître à raison de 30 000 par an parce qu’elle est contraire aux exigences du capitalisme. 180 000 exploitations occupent les deux tiers de la Surface agricole utile (SAU). Ces exploitations représentent le « noyau dur » de l’agriculture française.

 

On est d’ailleurs dans un cercle vicieux, puisque la forte demande de foncier, souvent de la part des agriculteurs qui cherchent à s’agrandir, entraîne une augmentation du prix des terres agricoles (de 19 % de janvier 1999 à juillet 2000). Situation évidemment très défavorable aux petites et moyennes exploitations, et surtout aux jeunes en quête de terres pour s’installer.

 

On est aussi devant un curieux paradoxe : alors que la plupart des Français souhaitent certainement une réforme agraire au Brésil, par exemple, où 1,4 % des propriétés de plus de 100 ha rassemblent 50,4 % de la surface cultivable, nous laissons s ‘amplifier chez nous le phénomène exactement inverse : la concentration des terres.

 

La mise en commun des terres apparaît donc comme la seule perspective réaliste. Réaliste, parce qu’elle s’est déjà réalisée, notamment en Espagne, pendant la Révolution de 1936, où les terres ont été gérées collectivement.

 

Gracchus Babeuf, révolutionnaire français, s’était opposé à la loi agraire de mars 1793, parce qu’il savait que l’égalisation d’un jour ne serait que le point de départ d’une nouvelle course à l’inégalité des fortunes (et on peut constater aujourd’hui, comme je l’ai expliqué tout à l’heure, qu deux siècles après, l’histoire lui a donné raison. Il écrivait : « La loi agraire, ou le partage des campagnes fut le vœu instantané de quelques soldats sans principes, de quelques peuplades mues par leur instinct plutôt que par la raison. Nous tenons à quelque chose de plus sublime et de plus équitable, le Bien Commun ou la communauté des biens ! Plus de propriété individuelle des terres : la terre n’est à personne. Nous réclamons, nous voulons la jouissance communale des fruits de la terre : les fruits sont à tout le monde.

 

 

 

 

 

 

 

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