Le Bulletin

Local Anarchiste Rennais /groupe La Commune

Fédération Anarchiste      Juillet 2001

 

- Spécial Göteborg / Répression -

 

LAR 9, rue Malakoff 35000 Rennes  Tél : 02-99-67-92-87

www.falasociale.fr.st        e-mail : falasociale@fr.st

 


 

La Police tire sur les manifestants !

Non à la répression !

 

La Fédération anarchiste dénonce avec vigueur l’ensemble des violences exercées par la police suédoise lors du sommet de l’Union Européenne, qui ont atteint dans la répression des mouvements sociaux anticapitalistes un nouveau niveau : le tir d’une vingtaine de balles réelles sur les manifestants, qui a blessé grièvement 3 personnes et faisait suite à 3 jours de violences policières avec usage de chiens, de charges à cheval, de lacrymogènes, de matraquages. Cette répression de la part de l’Etat et du capitalisme envers quiconque ose contester leur mainmise sur nos vies est la même en Kabylie, aux Etats-Unis, en Europe et en France. L’Etat brutalise, matraque, tire sur la foule, blesse et tue. Pour celui-ci, les vies humaines ont moins de prix que les bénéfices. Loin des propos inacceptables de Susan George et du discours officiel repris par les médias français, nous sommes solidaires avec toutes les personnes qui subissent la répression du mouvement social : syndicalistes, militants politiques et associatifs, habitants d’Algérie en lutte avec le pouvoir, activistes anticapitalistes présents dans ces sommets internationaux, et notre pensée va tout particulièrement aux 3 personnes blessées par balles à Göteborg et aux morts et blessés de l’insurrection algérienne.

Cette répression montre que le capitalisme et le système étatique ne sont pas réformables, qu’ils savent se défendre très brutalement quand on les remet en cause et qu’il faut ensemble nous organiser pour les mettre à bas.

Solidarité avec les victimes de la répression !

Non à la répression et la criminalisation du mouvement  social !

 

 

 

 

Témoignage d’Inge Johansson sur les violences policières de Göteborg

 

 
J’ai participé aux manifestations de Göteborg du 15 au 17 juin 2001.

C’était dans tous les journaux de Scandinavie, mais je ne sais pas à quel

point ils en ont parlé dans les journaux du monde entier. Et s’ils l’ont fait

il s’agissait sûrement d’une version très « fabriquée ». Nous savons tous qui

sont les propriétaires des médias et quels sont leurs objectifs. Je présente

ici mon histoire et ma version des événements et d’autres personnes

auront peut-être des vues quelque peu différentes des raisons et du

déroulement des événements, mais je vais essayer de rendre compte

de mon expérience dans une version la plus brute et la moins

abrégée possible. J’écris ceci un jour seulement après être revenu à

Stockholm et j’en suis toujours bouleversé. (…)

 

 

Premières violences policières

 

Les autorités de la ville ont loué quelques écoles aux organisations contestataires afin que les gens puissent dormir le soir et que les ateliers et groupes de discussion Zone de Texte:  puissent se tenir le jour. Le thème commun de tous ces meetings était : « pour une autre Europe », avec nos sujets, nos invités pour parler de notre futur. Les autorités avaient promis que 3 manifestations autorisées contre le sommet de l’Union européenne pourraient se dérouler à quelques pâtés de maisons des bâtiments de la réunion. Pas juste à l’extérieur bien évidemment. (…)

Je vis à Stockholm en ce moment et je suis allé à Göteborg avec des amis le jeudi soir. Nous étions sur la route écoutant la radio quand nous avons entendu sur les infos que la police avait encerclé une des écoles où devaient se tenir les forums et qui devait servir de dortoir. Les policiers avaient formé une ligne et ensuite avaient rapidement construit un mur de containers autour de l’école de manière à ce que personne ne puisse ni sortir ni rentrer. La première justification donnée de l’intervention faisait référence à l’usage d’une fronde (vous savez un de ces jouets pour enfants) pour attaquer la police. Mais ils ont changé rapidement le motif en : suspicion de préparation d’actions violentes contre des agents de police. Cette nuit-là quelques deux cents militants furent arrêtés dans les locaux de l’école et autour, des gens s’étaient rassemblés pour protester contre le blocus. Des amis furent détenus 12 heures dans une voiture de police sans motif réel de détention. Et les flics ont joué aux « méchants » pour les effrayer en les obligeant à supplier pour pouvoir aller pisser dehors et autres choses dans le genre. Les militants qui protestaient à l’extérieur décidèrent de se retirer pour éviter les violences policières mais c’est à ce moment là que la police a frappé en force et il y eu des affrontements entre les forces de police et les militants à l’intérieur et à l’extérieur de l’école. La police est intervenue avec des chevaux, ce quelle avait promis de ne pas faire quelque jours auparavant. Voilà ce qu’il en coûte de discuter avec les autorités. Toutes les personnes investies dans les manifestations ont vu là une provocation et il est clair que la police avait donné le ton pour le reste du week-end.

 

 

 

Tension lors de la première manifestation

Le vendredi matin, il y eu un grand meeting autorisé au centre de Göteborg où les groupes contestataires se sont rencontrés pour se regrouper et discuter de ce qui se passait. Beaucoup de monde était encore détenu par la police et les gens étaient en colère suite aux brutalités policières et au comportement de la police la nuit précédente et parce qu’ils avaient des amis détenus par la police pour, semblait-il, aucune raison valable. Nous nous sommes rassemblés et nous devions être plusieurs milliers. Après le grand meeting en plein air, les gens ont commencé à défiler vers les lieux où se réunissaient les politiciens. A quelques pâtés de maison du lieu du sommet les flics en tenue d’émeute avec des chiens et des chevaux formaient une ligne. Les militants ont dus s’arrêter à quelques mètres des policiers. C’était une rue très étroite et des milliers de personnes venaient derrière, la tension était très forte. La police a crié aux protestataires de se reculer ce que les militants refusèrent, et tout d’un coup les policiers ont chargé sur les manifestants lâchant les chiens sur ceux du devant et cela devint l’enfer. On courrait dans tous les sens, certains ont ramassé des pierres dans la rue, et les ont lancé sur la police. Beaucoup de jeunes ont été frappés sévèrement par la police même ceux qui étaient au sol et qui disaient « je me rends, ne me frappez pas ». Un simple passant fut frappé par la police même s’il n’avait pas participé à l’affrontement du tout. Peut-être son crime était de ne pas être blanc.

 

Permanences au LAR

Tous les mercredis et les Samedis de 15h à 19h

sauf pendant les vacances.

Cet été les permanences auront lieu :

les samedis 21 et 28 juillet

les samedis 18 et 25 août

 

La police a poursuivi la foule jusqu’à ce que nous appelons à Göteborg l’« Avenyn ». Un boulevard avec beaucoup d’enseignes comme McDonalds et H&M. C’était peut-être la chose la plus stupide à faire de la part de la police à ce moment-là. Nous étions des milliers et en colère. (…) Je me sentais impuissant et si méprisé par ces gens qui veulent diriger ma vie et en colère de ne pouvoir manifester à l’extérieur du sommet, en colère de savoir que la police n’avait tenue aucune de ses promesses et que certains de mes amis étaient encore aux mains des flics. Beaucoup de gens étaient en colère et commencèrent à briser les vitrines de McDonalds, de H&M, de Bang & Olufsen, et de la Swedish Bank. On en a largement rendu compte dans les médias et tous les militants furent dépeints comme des « hooligans et des terroristes saccageant le centre-ville. » Certains même allèrent jusqu’à écrire qu’il s’agissait d’un « viol » de la ville et des habitants. C’était complètement ridicule. Ce que les médias n’ont pas dit c’est que bon nombre de petits magasins et cafés n’ont pas été touchés du tout. Seules les grandes chaînes de magasin comme McDonalds qui ont fait fortune en exploitant les pauvres et en utilisant le travail des enfants dans le monde.

La bataille a continué pendant environ deux heures. La police attaquait les manifestants et ceux-ci jetaient des pierres sur la police. La police récupérait les pierres et les jetait aux manifestants.

Après quelques heures le calme revint. Des gens furent coincés par la police sur un pont et près de cent personnes furent arrêtées. Je rentrai chez un ami pour m’allonger et réfléchir et me reposer un peu  parce que je savais que ce n’était que le début…

 

 

La Police tire

Plus tard ce jour là, je suis sorti avec mes amis pour participer à la fête « Reprenons la ville » (Reclaim the city) qui devait se tenir dans un parc en ville. Nous nous y sommes rendus et il y avait pas mal de jeunes réunis et deux grands camions avaient été loués. Des DJs faisaient de la musique et les jeunes dansaient ; je pensais que c’était plutôt bien organisé. Mais il y avait une drôle de tension dans l’air et vous pouviez vous dire que cela n’allait pas durer longtemps. Tout à coup, j’ai entendu des cris du genre « ordures ! Enfoirés de communistes ! » et juste à côté de moi une bagarre à coups de poings a éclaté entre des militants et des jeunes fascistes qui s’étaient pointés. C’est parti des fascistes. Ils se sont rapidement enfuis quand les militants ont commencé à les chasser du lieu. (…)

Les jeunes fascistes se sont enfuis mais les vrais fascistes sont arrivés peu après, la police suédoise. Ils ont entouré le parc, en tenue anti-émeute et avec des chevaux. Cela allait éclater… Quelque part les affrontements entre police et militants ont commencé et des gens se sont mis à s’enfuir devant les flics à cheval et qui jouaient de la matraque. Les militants les plus actifs commencèrent à lancer des pierres aux policiers. La police dut reculer et ensuite attaqua à nouveau et les gens s’enfuirent dans les rues mais la police avait encerclée la zone et vous aviez de la chance si vous pouviez vous enfuir. La police était en train de chasser les militants dans les rues et ceux-ci commencèrent à briser des vitrines. Je pense que ce n’était vraiment pas nécessaire. Briser les vitrines de McDonalds dans une telle situation je peux clairement comprendre la logique mais quelle utilité de briser la vitrine du libraire local ? Pour quoi faire ? Je ne sais pas…

Les confrontations continuaient et beaucoup de gens qui ne participaient pas à la manifestation se rassemblaient pour voir ce qui se passait. Des gens ordinaires sans foulards noirs lançaient des pierres aux violentes forces de l’ordre. Intéressant.

 

 

 

 
Les militants se sont avancés et ont commencé à reprendre du

terrain sur les forces de l’ordre à nouveau. Tout d’un coup j’ai

entendu un pan aigu puis un autre… Mais j’ai regardé du côté

des flics et j’ai vu un flic pointer son revolver vers les

manifestants j’ai entendu des cris disant que quelqu’un avait été

blessé par balle. Pour ce que j’en sais la police suédoise n’a

pas dû tirer sur des manifestants depuis les jours sombres

de 1931 quand 5 (ou 6 je ne sais plus exactement) militants

syndicalistes furent tués par balles. Mais voir un policier

suédois braquer son arme sur des jeunes du même age que

moi restera gravé à jamais dans ma mémoire. Quand les

coups de feu furent tirés un vent de panique s’en est suivi et

j’ai pu m’enfuir à quelques pâtés de maison de la scène. Sur

mon chemin (…) j’ai vu partout des affrontements avec la

police tout azimut. J’ai vu des policiers piétiner à cheval un

jeune homme nu. Une de mes amies fut renversée par un

 cheval et dut aller à l’hôpital. Une autre amie vint vers moi

avec du sang sur les mains, elle avait porté secours à un des jeunes qui avait été touché à la jambe. Cela semblait si irréel. (…) Les militants se sont rassemblés dans un parc et ce sont serrés en criant « plus de violence, plus de violence » alors que la police était en train d’encercler le parc prête à frapper à tout moment. Les gens dans le parc ont continué à chanter et à danser et après quelques heures, la police a laissé place au bruit des acclamations des militants dansant dans le parc. Plus tard dans la nuit il y eu un meeting dans une des écoles qui n’était pas encore encerclée par la police. Un type qui avait représenté les militants dans des réunions avec les autorités et la police nous dit que deux ou trois jeunes avait été blessés par balle par la police cette nuit. Un avait été touché dans le dos ou dans la poitrine (personne n’était sûr à ce moment-là) et déclara qu’il ne devrait y avoir « plus aucune coopération avec la police ». Il fut acclamé. Le meeting fut très court parce que des gens de l’extérieur nous appelaient pour nous prévenir que la police se rapprochait de l’école. Nous avons très rapidement quitté les lieux et nous nous sommes rendus rapidement à l’endroit où nous devions coucher. Pendant la nuit les flics renforcèrent leurs lignes autour des écoles où les réunions s’étaient déroulées.

 

Enorme Manifestation du Samedi

Samedi matin. Quelques 25000 personnes se sont rassemblées pour une manifestation pacifique contre l’Union Européenne et la brutalité policière. 25000 personnes se doit être la plus importante manifestation de l’histoire de la Suède. Mais la manifestation ne put se rendre au centre-ville qui était bloqué par des murs faits de containers mais a dû rester en dehors, même si rien de dangereux ni de violent ne s’est produit. (…) Ce qui est « amusant » c’est que cette énorme et pacifique manifestation n’a pas été aussi largement couverte par les médias que les affrontements et les tirs . 25000 personnes défilant dans la rue pour affirmer leurs idées n’est pas aussi intéressant pour la presse tabloïde dominante.

 

La tension continue

Après la manifestation (…) Je marchais dans une ville qui ressemblait à une zone de guerre. Des containers partout, des gens effrayés et une drôle de tension dans l’air. Je pensais aux tirs que j’avais vu le jour avant. Cela semblait toujours aussi irréel. Soudain j’ai entendu les sirènes de police et des flics en tenues anti-émeutes ont remplis la rue en quelques minutes et des camions de police sont passés les uns après les autres. J’ai entendu le son des véhicules, j’ai vu le regard vide des agents de police, et j’ai vu camions après camions. Le son du pouvoir claquait sur les murs des maisons. Le son du fascisme et de la violence était dans mes oreilles. Je pris peur et je décidais de prendre un autre chemin. Ce fut une bonne idée car je m’y suis rendu sans me faire harasser par la police. Les flics ont pris d ‘assaut un square en ville encerclant des gens qui n’avaient rien fait de spécial, les poussant dans des bus et les conduisant en dehors de la ville. La mère de mes amis était à vélo quand un agent de police l’a faite tomber de vélo, l’a plaquée au sol et l’a arrêtée. Sans raison. Un ami fut arrêté par la police et menacé par un revolver en pleine figure. Une centaine de personnes innocentes furent harcelées et arrêtées. (…)

Cette nuit-là la tension fut très forte en ville. (…) J’ai vu des voitures de police passer alors que je marchais dans les rues sombres et je regardais ailleurs espérant qu’ils ne s’arrêtent pas et me jettent dans leur voiture, parce qu’ils avaient fait ce type de kidnapping toute la journée. (…)

Je n’ai pas beaucoup dormi cette nuit-là. Il y avait comme un parfum de guerre en ville et j’ai compris que même si le sommet et les manifestations étaient officiellement terminées, la guerre dans la rue n’était pas terminée. Cette nuit là la police a donné l’assaut à une des écoles que les militants avaient loué aux autorités pour utiliser comme dortoir. La police est entrée avec des armes aux poing et ont arrêté presque tout le monde qui ne s’était pas enfui.

 

Les Mensonges des média

Le jour suivant tout cela était terminé et nous sommes rentrés à Stockholm. Les évènements du week-end étaient sur toutes les radios, les journaux et les télés…Tous parlaient des militants violents et des émeutes. Rien sur les manifestations pacifiques. Rien ne mentionnait le fait que la police avait commencé les violences. Rien sur la violence de la police à l’encontre des gens innocents de tous ages, rien sur les violences structurelles que l’Union Européenne fait subir aux pauvres et aux pays pauvres, personne ne donnait notre point de vue. Le policier qui avait tiré sur un jeune était décrit comme un héros et déclarait qu’il avait agi en légitime défense (même s’il a tiré sur le gars dans le dos). Les journaux étaient remplis de commentaires de lecteurs disant que la police avait eu raison que nous avions besoin de plus de policiers, que nous avions besoin de contrôler ces terroristes! » Tony Blair a appelé ces 25000 manifestants « un cirque anarchiste itinérant ». C’était vraiment triste, mais j’y étais et je sais ce qui s’est passé. Je suis un témoin oculaire de tout ceci et c’est pourquoi j’écris ceci. (…)

La violence structurelle à l’encontre des pauvres et des travailleurs partout dans le monde devient si apparent que les gens partout dans le monde se rassemblent  contre l’ennemi commun. C’est la même idéologie et les mêmes multinationales partout au pouvoir. Et quand les temps et les répressions se durcissent, les confrontations entre les gens et le pouvoir deviennent plus violentes et plus dures.

Beaucoup de personnes aujourd’hui condamnent la violence utilisée par les  militants pendant les manifestations de Göteborg. Les pierres jetées à la police etc. mais, la police savait qu’elle n’avait aucun contrôle sur la situation et ils ont essayé de montrer qui était le patron et sont devenus très violents contre tout le monde. Personne dans les principaux journaux ne semble critique envers la police qui jette des pierres et frappe les passants. Partout le policier qui a tiré sur le jeune de mon age dans le dos est décrit comme un héros. C’est effrayant. (…)

Je pense que ce week-end sera historique. Peut-être de manière négative, parce que la police aura les mains libres dans le futur et peut-être ils mettront en place des cannons à eau et des gaz lacrymogènes en Suède. Peut-être sera-t-il plus difficile d’organiser des manifestations dans le futur. Peut-être que les gens ne se souviendront que de la violence vue à la télévision et non des 25000 militants réunis tous ensemble pacifiquement pour manifester et dire ce qu’ils pensaient. Mais les gens oublient l’histoire si rapidement. La Suède avait autrefois le mouvement syndical le plus militant d’Europe jusque dans les années 30. Et tous les droits que nous avons, comme le droit de vote, la liberté d’expression, le droit des femmes à l’avortement, les congés payés et ainsi de suite ont été gagnés par la classe ouvrière après des combats avec les force de l’ordre et les gens au pouvoir. Mais ils nous l’enseignent pas à l’école cela.

Je pense que c’est un défi. Nous devons nous organiser mondialement pour affronter cette nouvelle phase violente  du capitalisme. Nous devons le faire tous ensemble et gagner par la force du nombre. (…)

INGE

 

 

 

-AGENDA :                            Voir aussi la page "Action & Agenda"

 

 

Ü Jeudi 30 août 2001 : Réunion de rentrée du groupe La Commune au LAR à 20h 45.

 

Ü Jeudi 6 septembre 2001 : Réunion du groupe La Commune au LAR à 20h 45.

 

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