Le Bulletin
Local Anarchiste Rennais
/groupe La Commune
Fédération
Anarchiste Novembre 2000
Mercredi
6 décembre 2000
20
h30 à l’OSCR,
Maison
du Champ de Mars
µ Liberté pour Mumia ! Et tous les prisonniers
politiques
et syndicaux !
Il conduisait son taxi dans la nuit
du 9 décembre 1981 lorsqu’il a été battu et blessé par balle par la police et
accusé du meurtre d’un policier. Son procès a eu lieu à peine six mois plus
tard, et le 3 juillet 1982 Mumia a été inculpé de meurtre et condamné à la
peine de mort. Depuis il est dans le couloir de la mort. Sa condamnation est le
résultat d’un procès truqué : intimidations policières contre des témoins,
interdiction d’assurer sa propre défense, sélection du jury selon des critères
racistes, juge appartenant au même syndicat d’extrême droite que le policier
décédé. Depuis, les témoins à charge ont révélé qu’ils avaient menti, et les
preuves de l’innocence de Mumia se sont accumulées.
Pourtant un
nouveau mandat d’exécution vient d’être signé par le gouverneur de
Pennsylvanie. Il fixe son assassinat légal pour bientôt.
Mumia est en prison parce qu’il
est un militant politique. Ancien responsable de l’information des Blacks
Panthers à Philadelphie, dénonciateur inlassable du racisme institutionnel et
des violences policières contre les opprimés, il est victime, comme bien
d’autres avant lui, du programme clandestin du FBI de répression de la
dissidence politique et syndicale aux USA. La liberté s’arrête à l’entrée des
usines, des ghettos, et des quartiers pauvres. Depuis les “ martyrs
de Chigaco ”, la liste est longue des militants révolutionnaires
assassinés ou emprisonnés. Sacco & Vanzetti, Joe Hill (militant
syndicaliste révolutionnaire) avaient en leur temps fait l’expérience d’une
justice truquée. Aujourd’hui au côté de Mumia, Leonard Peltier (militant
indien) est emprisonné selon les mêmes méthodes. Et combien d’autres sont dans
le même cas ?
C’est pourquoi le Mardi 7 novembre, à l’occasion des élections
américaines, le groupe “ La Commune ” a voulu marquer son soutien à
Mumia et aux autres prisonniers. Une quarantaine de personnes se sont
rassemblées Place de la mairie pour dénoncer la peine de mort et demander la
libération de Mumia. Nous nous sommes ensuite rendus devant l’Institut
Franco-Américain. Seule une mobilisation internationale peut sauver Mumia de la
peine capitale.
Son livre, En direct du couloir de la mort, est disponible au local.
Mumia Abu-Jamal a
écrit le texte suivant le 18-02-1998.
“ Les riches volent les pauvres et les pauvres se volent entre
eux ”, Sojourner Truth.
En analysant
les politiques sociales, économiques et politiciennes des années quatre-vingt
dix, une image nette surgit : celle de pauvres méprisés pour leur pauvreté
et punis à cause de cette pauvreté. L’Etat et son élite culturelle ont projeté
cette image jusqu’à ce qu’elle imprègne la culture populaire et la culture
politique, et qu’elle se reflète dans la politique nationale.
Pourquoi le gouvernement s’est-il attaqué à l’aide sociale ? Que
cachait son discours ?
Une analyse
attentive montre que c’est des milieux d’affaires qu’est issue l’impulsion donnée à cette politique. En
voici la raison : les “ cycles économiques ” sont cruciaux pour
les économies capitalistes (c’est la tendance connue et récurrente de périodes
économiques “ d’expansion et de crise ”). Dès 1958, un économiste
notait que la montée du chômage faisait baisser les salaires (c’est la
“ courbe de Phillips ”). Quand la plupart des travailleurs ont un
emploi, le patronat doit céder aux demandes salariales. Mais quand le chômage
est important, les milieux d’affaires savent qu’ils peuvent trouver de la main
d’œuvre au rabais. Le chômage tire vers le bas les salaires de tous les
travailleurs et renforce l’insécurité de l’emploi.
En quoi cela
peut-il concerner l’aide sociale ? En fait l’aide sociale est une façon de
maintenir un revenu, et alors elle sert de tampon entre ceux qui travaillent et
les chômeurs. Les travailleurs peuvent ainsi ne pas s’acharner à conserver le
premier travail qu’ils trouvent. Quand les travailleurs ne sont pas dans une
situation difficile, quand ils bénéficient d’une certaine sécurité, ils exigent
des salaires plus élevés de la part du Capital. Qui auraient pu imaginer que
les plus pauvres d’entre nous, ceux qui bénéficiaient de l’aide sociale,
renforçaient et stabilisaient les salaires des travailleurs ?
C’est la raison de l’attaque du
Capital contre les programmes d’aide sociale par ses agents politiques (les
Républicains et les Démocrates) sous le doux nom de “ réforme de l’aide
sociale ”. Les deux partis du grand patronat se sont donnés la main dans
cette bataille contre les plus pauvres, sous les encouragements des
conglomérats des mass médias et qui ne sont rien d’autres que les auxiliaires
d’entreprises encore plus importantes. Tous ces intérêts peuvent se résumer en
un mot : le Capital.
Pourquoi pensez-vous qu’à chaque
fois qu’on annonce la baisse du chômage Wall Street panique et les actions
chutent ? Quand les gens sont au chômage en masse, c’est “ bon pour
les affaires ”. Comment ce qui est mauvais pour l’individu peut-il être
bon pour les affaires ? Et que peut-on faire ?
Il y a plusieurs semaines, les
chômeurs français sont descendus dans la rue dans tout le pays bousculant les
institutions néolibérales par une vague de manifestations militantes. Cette
mobilisation remarquable a montré la puissance d’un mouvement de chômeurs pour
repousser les tentatives venant de
l’Etat de s’attaquer aux revenus sociaux. Ce mouvement a traversé la
frontière vers l’Allemagne où des marches ont
eu lieu dans plus de deux cents villes.
Les français
peuvent nous enseigner quelque chose ils n’ont pas hésité à organiser et à
mobiliser les pauvres et les chômeurs.
Ce slogan des français ne se
traduit peut-être pas facilement ici, mais il vaut d’être répété :
“ who sows misery, reaps rage ”, “ qui sème la misère, récolte
la colère ”.
Les politicards ne sont pas une solution, mais le peuple l’est.
Organisons-nous !
µ Mobilisation contre le PARE à Rennes
Une campagne se met en
place à l ‘initiative du Mouvement des Chômeurs. Le groupe “ La
Commune ” participe à cette mobilisation.
Une manifestation est prévue
samedi 25 novembre à 15h Place de la Mairie à
RENNES.
µ Prague :
répression policière, silence des médias.
Pendant les
manifestations qui ont eu lieu à Prague entre le 22 et le 26 septembre dernier,
les forces de répression tchèques se sont livrées à de nombreuses exactions,
voire des tortures, à l’encontre du millier de contestataires qu’elles ont
interpellés. Nous vous livrons un résumé de ces actes de violence, de tortures,
de viols et d’humiliations qui nous sont parvenus de différentes sources
directes et par le biais d’INPEG (principal réseau organisateur de cette
initiative contre l’ordre capitaliste).
Les détenus
auraient été enfermés par groupe de vingt dans des cellules de quatre mètres
carrés ! Un groupe d’une trentaine de personnes détenues à la prison de
Olsanska a été laissé dans une cour extérieure toute la nuit sans couvertures.
Les détenus n’ont pu ni dormir, ni boire, ni s’alimenter. Des diabétiques ont
particulièrement souffert de l’absence de nourriture, des gens ayant besoin de
médicaments ne les ont pas eus, l’ambassade britannique a même dû intervenir
pour faire entrer des médicaments en prison.
Plusieurs
personnes libérées ont rapporté qu’avant d’arriver aux postes de police, des
agents ont emmené des individus dans des zones isolées et les ont tabassés. Un
communiqué de presse de l’INPEG
pragoise révèle que des femmes ont été fouillées à nu par des officiers
de police masculins et ont été forcées de faire des exercices physiques pour
leur bon plaisir.
Deux norvégiens qui étaient venus à un commissariat de la rue Trisparni
près de Vlatavska pour signaler le vol d’un téléphone mobile ont été
témoins, derrière une porte brièvement ouverte, que des personnes menottées à
un mur étaient tabassées.
Cela fut également confirmé par plusieurs personnes relâchées qui ont
raconté que, dans la salle d’attente, les policiers frappaient les prisonniers
et que certains hommes se faisaient tordre les parties génitales et y
recevaient des coups. Des personnes menottées auraient été jetées dans les
escaliers. Une norvégienne emprisonnée a vu une allemande avec la jambe
sévèrement blessée qui s’est faite refusée un médecin.
Deux femmes,
ne supportant plus les conditions concentrationnaires de leur détention, ont
sauté du deuxième étage et sont actuellement gravement blessées.
Plus grave,
on rapporte que les policiers auraient appelé des militants néo-nazis pour les
aider à torturer les détenus (“ des juifs et des
gauchistes ”) ! Cela n’est d’ailleurs pas très étonnant quand on sait qu’un tiers des policiers tchèques ont des
sympathies néo-nazies.
On signale
que les personnes d’origine juive ont été particulièrement tabassées, notamment
à Lupacova, Praha 3, où un israélien avait de la difficulté à marcher, un œil
au beurre noir et une côte cassée. On lui a évidemment refusé toute attention
médicale.
Plusieurs
détenu-e-s, hommes et femmes, ont été violé-e-s par des policiers ! Les
témoignages sont de plus en plus accablants. Dans ces conditions, le pire est à
craindre pour les personnes encore retenues.
source : Le
Monde Libertaire
µ Les sectes dans les quartiers et
comment s'en débarrasser : Bilan des actions menées sur Rennes
Les sectes sont un condensé de ce que les anarchistes ont toujours
dénoncé et dénonceront toujours comme de plus crapuleux, une sorte d'essence
nauséabonde de ce que nous combattons. Qu'on les nomme secte, religion ou
parti, ce sont les pratiques de ces groupes et de ces personnes qui nous
débectent et nous poussent à réfléchir et à agir.
Nous retenons la définition proposée par J.M. Abgrall dans La mécanique
des sectes [Payot et Rivages 1996] "structure de groupe fermée, fondée sur
la manipulation mentale, organisée autour d'un maître (gourou) et d'une
idéologie. La secte vise à établir une différence qualitative entre les
adhérents de la structure et les non-adhérents, et son but caché ou avoué est
l'enrichissement du groupe ou d'une partie de celui-ci. Elle s'établit et se
développe grâce à l'exploitation des manipulés par les manipulateurs et son
action sur l'individu est susceptible d'entraîner des désordres physiques ou
psychiques, réversibles ou non".
Notons qu'elles
avancent le plus souvent en cachant leurs vrais noms et pratiques.
À Rennes,
depuis 1993, l'investissement des militants du Comité Rationaliste AntiSEcte Rennais
de la Fédération Anarchiste (CRASER-FA) dans les quartiers leur fait
rencontrer diverses sectes sous diverses façades.
Le
Mouvement Humaniste
Le Mouvement Humaniste (MH) est une secte d'apparence gauchiste mais
elle cache en fait des pratiques mystiques, religieuses et autoritaires. Le
gourou est SILO, un argentin bien argenté.
Le MH, sous
un autre nom, propose un journal de quartier gratuit et financé par le Crédit
Mutuel et des petits commerçants, sous couvert de créer du lien social. Nous
passons des communiqués de presse, puis nous intervenons directement auprès des
donateurs et du bar où la secte se réunit.
Ensuite
apparaît dans un autre quartier l'association Referendum, pour plus de
démocratie dans le quartier, suivie de près par l'association Bases qui veut
promouvoir la pensée humaniste et s'implanter dans la MJC où la Fédération
Anarchiste se réunit. Un travail d'information des habitants du quartier et une
intervention en tant qu'"experts" auprès de la MJC suffisent à
torpiller ces nouvelles façades.
Le 1° mai
suivant, le Parti Humaniste essaie de s'incruster dans le cortège. Un rapide
tour des syndicats et des organisations présents permet d'éjecter les intrus.
On ne les a plus revus le 1° mai.
Surfant sur
la mode des SELs, nos petits soldats montent un Réseau d'Économie Humaniste à
grand renfort d'autocollants tenant sur les gouttières. Nous y apposons des
autocollants informant du danger sectaire de l'entreprise.
Jamais à
court d'idées, nos pious-pious s'incrustent dans un local associatif pour s'y
réunir. Nous envoyons un dossier à la responsable, et une confrontation directe
avec les chefs locaux de la secte en présence de cette dernière a raison de
cette tentative.
Enfin, pas de
chance, ils montent une association à visée électorale dans la fac où l'un de
nous étudie. Nous agissons directement sur leurs affichages et dans leurs
réunions. Un groupe d'étudiants vient ensuite nous trouver et diffuse un tract
rédigé à partir du dossier que nous leur avons fourni : l'affaire arrive
jusqu'à la direction de l'université et fait un petit scandale.
À notre
connaissance le MH n'apparaît plus sur Rennes depuis deux ans.
La Nouvelle
Acropole
La Nouvelle Acropole (NA) est une secte fascistoïde fondée par Jorge
Angel Livraga Rizzi (JAL) et dont l'organisation est paramilitaire.
En 1993 le
SCALP (Sections Carrément Anti-Le Pen) prévient les media et organise un
rassemblement devant le local de la NA au moment où la secte reçoit son chef
national Fernand Schwartz. D'autres rassemblements ont suivi jusqu'à la
fermeture de ce local. Le CRASER-FA est né de ces initatives.
Quand la NA
sort dans la rue pour sa "fête de la fraternité" (en interne, ils se
saluent à la romaine !), elle nous y rencontre à l'occasion, munis de tracts et
nous passons des communiqués de presse.
Surfant sur
la mode des cafés philo, la secte organise dans deux bars des réunions
prétendument philosophiques au contenu inexistant voire newageux. Nous
intervenons auprès des propriétaires des bars, dans les réunions, par radio et
par affichage. La NA doit arrêter et se trouve un nouveau local excentré et
sans vitrine.
Depuis, peu
de nouvelles de la secte.
Que ce soit contre Sahaja Yoga, l'Opus Dei, les Témoins de Jéhovah, la
Révélation d'Arès ou toutes les autres sectes, ou encore les religieux et
newageux en général, c'est bien l'investissement de militants, leur présence
sur le terrain (tractages, affichages, radiodiffusions, bombages, débats,
interventions dans les réunions de sectes...) associée à un sérieux travail de
documentation et de réflexion, qui permet d'être efficace et crédible. Cette
reconnaissance attise quelques convoitises : le comité antisecte de l'Office
Socioculturel Rennais (association paramunicipale) a bien tenté d'approcher le CRASER-FA, mais la présence en son sein de
religieux divers comme de la mairie montrait son manque de sérieux et
d'indépendance.
Par contre,
cette reconnaissance permet aussi à terme que les personnes touchées par des
sectes viennent directement nous trouver pour se documenter, pour agir ensuite
d'elles-mêmes dans leurs quartiers.
-IdEES
& Nouvelles
de la Librairie :
-Nouveautés aux Editions du Monde
Libertaire :
Deux nouvelles brochures
consacrées aux anarchistes espagnoles Pepita Carpena et Sara Berenguer.
L’itinéraire politique et l’expérience de deux “ femmes libres ”.
-Autres nouveautés :
La réédition de Champs, usines et ateliers de Kropotkine aux éditions Phénix (149f), du
formidable Les Soviets trahis par les Bolchéviques de R. Rocker (60f)
sur la révolution en Russie, ou encore la nouvelle édition de la biographie
consacrée par Abel Paz à Durruti (148f).
-Commandes :
Vous pouvez commander vos livres
au LAR. Un cahier est réservé à cet usage.
& Bibliothèque :
Près
de 800 titres sont disponibles. Anarchisme, antimilitarisme, syndicalisme, féminisme,
écologie, anti-fascisme... un outil pour la réflexion et l’action.
N’oubliez
pas de rapporter les livres en retard.
- TRESORERIE
C’est
le nerf de la guerre... sociale ! Un local est un indéniable soutien au
développement du mouvement libertaire sur Rennes. Mais il a toujours besoin de
l’appui financier de ses sympathisants. La souscription est le meilleur moyen
de le soutenir en nous retournant le coupon joint au courrier. Pour tout
renseignement, contactez Franck notre trésorier via l'email
du groupe.
N’oubliez pas de renouveler
votre carte de soutien (les souscripteurs en sont dispensés).
-AGENDA
: Voir aussi la page "Action & Agenda"
ÜSamedi 2 décembre :
Repas
au LAR ( Lapin bio + tarte aux pommes) à partir de 12h 45. S’inscrire au LAR.
ÜJeudi 7 décembre :
Réunion
du groupe “ La Commune ” au LAR comme chaque premier jeudi du mois à
20h45.
Les
sympathisant(e)s sont les bienve-nu(e)s .
ÜLundi 8 janvier :
Réunion
du comité de gestion du local : 20h 30 au LAR.
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