Union Locale LA COMMUNE FEDERATION ANARCHISTE Rennes
Cela suffit maintenant, pas de reculade,GREVE GENERALE
ILLIMITEE !
La journée du 13 Mai dernier sur la question de la réforme
des retraites a vu, à Rennes, comme partout en France, des mobilisations
d’ampleur considérable, avec un nombre de manifestant-e-s plus élevé qu’au plus
fort de l’Hiver 1995, avec des taux de grévistes jamais vus depuis 1968 selon
les secteurs. Ceci est dû à l’ampleur de l’offensive patronale et étatique. De
nombreux secteurs sont partis en grève le jour même, y compris en reconductible :
le mouvement de l’Education Nationale semble porteur, puisque de nombreuses
écoles sont fermées en Ille et Vilaine et ailleurs. A la question des retraites
se greffe celle de la loi de régionalisation-décentralisation. Les Hospitalier-e-s
sont eux / elles aussi partis en grève reconductible. Partout où elle l’a pu,
la base a constitué des comités de grève intersyndicaux. Malgré le frein des
directions syndicales, par exemple à la SNCF, des reconductions partielles ont
eu lieu. A la RATP, la grève a été reconduite par la CGT à contre-courant de la
direction confédérale.
La
question des retraites ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt.
En France comme en Autriche ou une mobilisation similaire a eu lieu, se joue au niveau européen et mondial le grand enjeu de la diminution du coût global du travail. En effet, au-delà des débats techniques sur la retraite (démographie, financement..) dans lesquelles directions syndicales et patronales s’enferment, plus globalement les attaques contre les travailleurs et travailleuses, commanditées par le patronat international (à la tête des instances de directions politiques ou économiques comme l’Union Européenne ou l’OCDE), n’ont en définitif qu’un seul objectif : augmenter la profitabilité du capital. L’offensive menée par les actionnaires privés ne connaîtra aucune autre limite que la résistance du mouvement social.
Au delà de la
question des retraites, c’est plus largement dans tous les domaines sociaux à
un patronat de combat que doivent faire face les travailleurs. En ce sens, la
réforme de l’UNEDIC (indemnisation du chômage) de début 2003, les charrettes de
licenciements dans le privé, les non-remplacement de départ en retraite de
fonctionnaires, la future loi de décentralisation qui achèvera de casser les
services publics et les statuts des personnels, les privatisations
d’entreprises publiques, la réforme de la retraite complémentaire pour le privé
prévue pour octobre 2003, la privatisation de certains secteurs de la Sécurité
Sociale (avec mise en place d’assurances sur-complémentaires) prévue pour
novembre 2003, le non-remboursement massifs de médicaments, les fermetures
d’hôpitaux, d’école, de bureaux de poste… sont autant d’éléments renforçant la
force de frappe financière des grands groupes et organise le retour au XIXème
siècle.
Remise en cause du droit de grève
Les réquisitions de personnel dans le service
public, les intimidations patronales ou gouvernementales quant aux dépôts de
préavis, les lois Sarkozy assimilant séquestration ou occupation d’un bâtiment
avec acte terrorise sont autant de moyens utilisés par les puissants pour
casser le droit de grève, intimider les militant-e-s et faire régner la
« paix sociale » pour les patrons, seule garante du pseudo
« intérêt général » de l’Etat. Nous savons que l’Etat sert les
intérêts de la classe politique qui lui est propre, et les intérêts de la
bourgeoisie économique.
Souviens-toi le Printemps dernier…
Il y a un an les anarchistes étaient (une fois de plus) cloués au pilori : il fallait voter Escroc contre Facho. S’abstenir, c’était soit disant voter Le Pen. Mais les idées de Le Pen ne sont-elles pas au pouvoir ? L’extrême gauche « propre sur elle » en la personne du petit facteur du Parti (Ligue) Radical de Gauche (Communiste Révolutionnaire) devrait en tirer les leçons nécessaires, elle qui se pare d’oripeaux libertaires défraîchis avec un programme citoyenniste, donc inter-classiste. Nous le disons et le répétons : de tout temps en tout lieu seule la lutte paie ! Jospin n’a t il pas signé avec Chirac au sommet de Barcelone en mars 2002 un document préconisant l’allongement de la durée de cotisation de 5 ans. La gauche n’a t elle pas plus privatisé que la droite ? La loi de modernisation sociale n’était elle donc pas une vaste fumisterie destinée à faire avaler encore quelques couleuvres au Parti Communiste ? La gauche n’a t elle pas appliqué pendant son gouvernement les mesures Balladur de 1993 abattant de 20 à 30% les retraites des salariés du privé ? Mesures d’ailleurs en grande partie reprises du livre blanc sur les retraites de Michel Rocard. Nous le disons ici : le Parti Socialiste n’a pas sa place dans les manifestations de travailleurs et de travailleuses, chômeurs, chômeuses, retraité-e-s, étudiants-e-s et lycéen-ne-s.
Après la trahison syndicale du 15 Mai de la CFDT et de la CGC
Il ne fait pas bon être militant-e CFDT dans les entreprises et services depuis quelques jours. Chérèque et son homologue pour la CGC ont rappelé Fillon dans l’après midi du 15 Mai pour lui demander de les recevoir. 2 heures plus tard, l’affaire était entendue : comme en 1995, un axe UMP-CFDT s’est dessiné. Fillon avait pris à l’avance son rendez-vous pour le 20 Heures de France 2. Il a déclaré au journaliste inquiet du «coût» de ces mesures : « Rassurez-vous, ces mesures sont avant tout symboliques, leur coût est minime ». Il ne fait aucun doute que toute cette mascarade était organisée de longue date et que le gouvernement savait exactement jusqu’où il irait ce jour là. Sur le fond, le droit à la retraite à taux plein à 60 ans serait remis en cause, car le gouvernement et le patronat refusent d'accroître les ressources des régimes de retraite et les conditions de départ en retraite des salariés seraient plus tardives pour des retraites proportionnellement inférieures à celles versées aujourd'hui, d'où la mise en place d'un dispositif d'épargne et de capitalisation inégalitaire et dangereux.
La manifestation monstre du dimanche 25 mai, ou plus de 700 000 personnes ont défilé à Paris démontre bien qu’il est temps de dépasser la notion de « temps forts » avec des journées d’actions à répétitions qui ne mènent nulle part . Les travailleurs et travailleuses n’ont jamais rien gagné comme cela. Que ce soit en 95, en 68 ou en 36, c’est bien par la grève générale interprofessionnelle reconductible que nous avons obtenus quelque chose. Car seul, cette manière de lutter, nous permet de faire entendre nos revendications sur le terrain du travail !
Dimanche 25
lors de la manifestation, Marc Blondel
a dit "Amplifions le mouvement",
Bernard Thibault lui a envisagé "une
longue mobilisation, y compris avec des actions dures". Mais à quoi jouent les directions
confédérales CGT et FO qui n’annoncent pas tout de
suite le déclenchement de la grève générale reconductible. Le
rapport de force est là maintenant avec nous. Une immense majorité de la
population soutien ce mouvement. Tout cela ne sera peut-être plus vrai dans 15
jours quand fatigue et tergiversations nous auront usés, les directions
syndicales le savent bien.
Alors
que faire ?
Il faut que
chacun se saisisse dans son service de l’occasion donnée dans les jours qui
viennent pour renverser le rapport de force. La question des retraites est
ressentie par beaucoup comme la « dernière digue » : si cette
réforme passe, le gouvernement aura carte blanche pour mener son offensive à sa
guise et à son terme. Un échec aurait un impact fort sur le moral des
travailleurs et hypothèquerait leur avenir. Les travailleurs doivent
s’organiser sur leur lieu de travail en assemblée générale proposant la grève
reconductible partout où cela est possible pour s’associer aux autres secteurs.
La lutte intersyndicale coordonnée par des comités de grève avec mandats
impératifs et révocables est vitale. Il est temps de laisser de côté les querelles
de chapelles. Seules les revendications doivent faire la différence. La
convergence des luttes est vitale. Il est plus que temps de déclencher la grève
générale interprofessionnelle reconductible. Ne comptons que sur nos propres
forces. Ne nous faisons guère d’illusions sur les instances de récupérations de
l’autonomie des luttes que peuvent être les directions syndicales. Imposons
leur la grève générale, comme des militants CGT RATP et SNCF de certains dépôts
ont su le faire. Les militants doivent se battrent sur des bases claires
jusqu’à l’obtention des retraits du plan Fillon et des mesures Balladur, sans
quoi la division public-privé continuerait à jouer longtemps contre les
travailleurs.
Tout est à nous, rien n’est à eux ! Tout ce qu’ils ont, ils l’ont volés !
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