tract
diffé lors de la manif pour la fête des travailleurs de Rennes 1ier
Mai 2004
Les seuls
combats perdus sont ceux qu'on ne mène pas !
Rappel utile
Après des 1ers mai vides de sens, sans relief particulier, les 1ers mai 2002 et 2003 ont correspondu, par contre, à des périodes d'agitation sociale et politique intense, dont il est particulièrement utile de garder en mémoire les leçons.
Le 1er mai 2002, au terme d'une gigantesque manipulation politico-médiatique, chacun était sommé de voter escroc contre facho. Ceux qui ont refusé ce piège à con, dont les militants de la Fédération Anarchiste, ont été cloués au pilori. Hors du vote Chirac, point de salut !
Il est des erreurs qu'on paie cash ! En l'occurrence la politique de Raffarin, qui n’est que la version « hard » de celle menée par la gauche plurielle(Lu, sommet de Barcelone avec ses accords sur la libéralisation du marché de l’énergie et sur l’augmentation de 5 ans de l’activité professionnelle ,….) et ses prédécesseurs, a engendré, comme c'était évident, encore et toujours plus de misère, de précarité, de casse des services publics… bref un véritable terreau pour le développement des idées fascistes qu'on prétendait combattre par le vote Chirac…
En mai 2003, dans le cadre de la bagarre pour les 37,5 public/privé, c'est une autre manipulation d'ampleur que les salariés ont subi avec au bout l'amertume de l'échec organisé par ceux-là même qui sont supposés les défendre : que la direction CFDT ait trahi, rien que de très logique. C'est sa nature même. Elle est là pour cela. Mais les appareils des autres confédérations, avec un zèle plus ou moins accentué, de pseudo "temps forts" en manifestations du dimanche, ou en préconisations habiles, ont tout fait pour diluer, freiner les luttes, en bref faire obstacle à la construction d'une véritable grève générale qui se dessinait à la base.
Un salarié
averti en vaut-il deux ?
Qu'on ne nous refasse pas les coups de 2002 et 2003 ! Certains veulent, une fois de plus, nous faire croire que la voie électorale passée (régionales) ou à venir (européennes) peut faire reculer le gouvernement et sa politique. Il se foutent de nous et misent sur une mémoire bien courte.
Raffarin 1, 2 et 3 est là pour mettre en place une politique précise et c'est la rue qui l'en empêchera et rien d'autre.
Les TOS (personnel de l'Education
nationale) qui viennent de perdre leur statut national le 14 avril après le
vote en première lecture à l'Assemblée Nationale de la loi dite de
décentralisation, le savent ! Les gaziers et les électriciens qui se bagarrent
contre la privatisation d'EDF façon Sarkosy le savent ! Les chômeurs
"recalculés" le savent ! Les salariés licenciés de STM, qui ont pu
mesurer l'aide des politiciens locaux ou nationaux, le savent ! Seule la lutte paie !
De même, à la veille de la contre réforme de l'assurance maladie, qui risque d'être votée au parlement en juillet prochain, alors que les médias quotidiennement martèlent le mensonge éhonté du pseudo-déficit de la Sécurité Sociale (qui correspond en fait au pillage des caisses, notamment par le biais des exonérations patronales de cotisations sociales et par le non reversement de sommes dues par l’Etat), les grandes manœuvres syndicalo-politiques recommencent : c'est un secret de polichinelle, Chirac, Chérèque et Davant (pour la mutualité) se sont mis d'accord sur les grandes lignes de la casse de la sécu. Mais Chérèque a déjà prévenu. La CFDT ne peut rien si les autres confédérations et notamment la CGT ne rentrent pas dans la combine. Sinon accompagner la contre réforme, du moins empêcher, comme en 2003, l'organisation de la résistance avec toujours les mêmes subterfuges : désinformation, dilution des luttes, multiplication, si cela chauffe trop, des journées d'action pour essouffler et démobiliser, incantation autour du thème de l'unité d'action sur les bases les plus floues possible pour justifier ensuite les compromissions et les reculades.
Une fois encore, il va donc falloir se battre non seulement contre les
patrons et le gouvernement, mais aussi contre les politiciens de tous poils et
leurs appareils syndicaux.
Pas facile certes, mais nous n'avons de toute façon pas le choix. La détermination des salariés, malgré tous les obstacles (TOS, Poste, EDF, STM…) nous montre la voie.