Le temps des saigneurs
Le gouvernement continue et accentue sa politique antisociale de
démolition des acquis sociaux et du droit du travail. Avec le Contrat Nouvelle Embauche et le Contrat Première
Embauche, il instaure une période
d'essai de 2 ans durant laquelle le patron peut vous virer du jour au lendemain
par simple lettre recommandée. Pendant 2 ans, planera au-dessus de la tête du
travailleur en CPE-CNE la menace d’un licenciement injustifié, puisque le patron
n’aura plus à le justifier !
Comment refuser alors les heures supplémentaires non payées ?
Comment lutter pour défendre ses droits, se défendre contre les injustices ?
Comment être malade ?
Toutes ces "nouvelles" mesures
censées "lutter contre le chômage" ne font que généraliser la
précarité et la flexibilité pour tous: que vous cherchiez un emploi ou que vous
le quittiez parce que vous êtes exploités, vous ne trouverez rien d'autre que
ces contrats précaires. On se dirige tout droit vers un monde du travail sans
droit ni règle, qui s’impose à tous sous peine d'exclusion. De fait, le
gouvernement accède à la demande de Parisot, l’héritière du baron quand elle
nous incitait à
accepter la précarité du travail puisque tout dans la vie est précaire (l’amour,
la santé).
Mais c’est justement parce que tout
est précaire que le mouvement ouvrier s’est doté de formes de solidarité
sociale (syndicats, assurance chômage, maladie, mutuelles, etc.).
De plus, ces réformes allègent encore les
cotisations patronales (environ 25 milliards d’euros en 2005) diminuant
d'autant leur part de cotisation pour la Sécurité sociale, le chômage, les
retraites et toutes ces allocations qui nous permettent de vivre décemment dans
les situations (accident, maladie, enfant, vieillesse, chômage…) où nous ne
travaillons pas. On précarise donc complètement l’ensemble de la population.
Sous prétexte de lutter contre le chômage,
De Villepin utilise la recette libérale pour brader un siècle d’acquis sociaux:
une recette qui mène à la misère sociale. Etat et Patronat ont besoin d'une
main d’œuvre flexible, qui ferme sa gueule, qui a peur de l'avenir et qui ne
rêve plus. Ce n'est certes pas la première attaque, mais la broyeuse
s'accélère. Les sales coups portés par le gouvernement et le patronat ont été
nombreux :
- Mise à l’index des chômeurs sommés
d’accepter n’importe quel emploi
- Réforme des retraites rallongeant la durée
de cotisations
- Privatisations (eau, GDF, EDF, La Poste,
France Telecom, autoroutes)
- dégradation des services publics (éducation, transports)
A ceci s'ajoute une criminalisation croissante du mouvement social
(intervention du GIGN contre les postiers de Bègles en lutte pour sauver des
emplois, sanctions contre les marins de la SNCM, procès contre les faucheurs
d’OGM, matraques contre les lycéens en lutte...) .
Des atermoiements syndicaux douteux
Nous étions plus de 400 000 à manifester dans les rues mardi dernier;
étudiants, lycéens, chômeurs, précaires et salariés, ensemble à réclamer le
retrait du CPE et nous ne pouvons que nous étonnez que les confédérations
syndicales n’aient pas donné de mots d’ordre clairs de grève pour ce jour là.
Comme il est aussi symptomatique
qu’elles et les directions des organisations étudiantes et lycéennes aient attendu le vendredi afin de donner des suites à la mobilisation.
L’appel à l’organisation de manifestations le 7 mars paraît, une fois de plus,
bien ambigu en particulier de la part de la
CGT puisqu’elle refuse encore clairement d’appeler à la grève, il est
stipulé dans le rapport d’activité pour le 48ème congrès que « l’absence de réels projets politiques
alternatifs aux réformes régressives hypothèque le résultat de l’action et
continuera à peser sur les batailles à venir. » donc d’après Thibault,
il faut attendre les élections pour que
cela change. Pourtant on oubliera pas les CES, emplois jeunes, l’explosion de
l’intérim pendant l’ère Mitterrand, les lâchetés de Jospin sur Danone et sur France Telecom .
Pour nous, anarchistes, impossible d'éliminer la précarité sans abolir le salariat, ultime moyen de chantage du capitalisme. Nous réclamons l'égalité économique et sociale, qui passe par le partage égalitaire des richesses et l'autogestion, c'est à dire la gestion des outils de production et de distribution par tous et toutes en libre association.
N'avons-nous pas l'ambition d'une société plus juste ?
Il est grand temps que chacune et chacun reprenne ses affaires en main.
Ne confions plus nos vies aux politiciens professionnels, ni aux bureaucrates syndicaux, plus soucieux de leur image que de l'intérêt des travailleurs qu'ils sont censés représenter.
Organisons nous ! Ni état, ni patron, gestion directe
Fédération Anarchiste – Groupe La Sociale : Local « La Commune », 9
rue Malakoff – 35000 Rennes - (. 02.99.67.92.87 – Permanence les mercredis et
samedis après-midi de 15h à 19h. Vente
du Monde Libertaire sur les marchés dans le haut de la Place des Lices et place
du Banat au Blosne le samedi de 11h à 13h http://www.falasociale.org/ mél :
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