DU DEVELOPPEMENT A LA DECROISSANCE,
POUR EN FINIR AVEC L’IMPASSE SUICIDAIRE DU CAPITALISME :
Débat public,
à Rennes à 18h00 à la Ferme de la Harpe, Tel 02 99 59 45 38
Av. Charles
Tillon, Quartier Villejean-Beauregard près de la déchetterie à Rennes le
Vendredi 3 décembre 2004
Débat public,
Jeudi 21 octobre 20 h, Maison du champ de mars, Salle brekilien - 6 cours des
allies - rennes
Débat public,
à Redon à 20h30 au centre social 5 rue guy Pabois, le Mercredi 22 Septembre
2004
(co-voiturage depuis le local départ à 19h00)
Le groupe La Sociale de la FA a organisé à Redon (Ille
et Vilaine) le 22 septembre 2004 une réunion publique sur le thème de la
décroissance, avec une intervention de Jean Pierre Tertrais et un débat avec la
salle. Ce thème interroge manifestement beaucoup de monde, ce que Jean-Pierre
constate à chaque intervention publique. Cela a été aussi le cas à Redon,
puisque dans cette ville de 10000 habitants où il n’y a pour l’instant pas de
groupe de la FA, la réunion a attiré une vingtaine de personnes et a été
animée. Jean-Pierre a posé les termes du débat autour du constat des problèmes
sociaux et environnementaux posés par la croissance dans le système
capitaliste, de l’hypocrisie du terme de développement durable que tous les
décideurs politiques et économiques ont à la bouche, du risque porté par la
mouvance écologiste de culpabiliser les individus, en particulier pauvres, et
de la rupture à mettre en œuvre par une révolution sociale. Il a ensuite
illustré ses propos: 15000 km de transport pour réunir les composants d’un pot
de yaourt, la prédominance du rail sur la route et de la voiture individuelle
sur le transport collectif, la part démesurée dans l’agriculture des cultures
destinées à l’alimentation animale. Le public réagissait volontiers à ses
propos, car ce discours faisait écho à leur propre expérience. Lorsque le débat
a été ouvert, de nombreux témoignages ont été donnés : la construction
d’une nouvelle piscine à Redon sans panneau solaire alors que la précédente en
était équipée, les écovillages, les systèmes d’échanges locaux, les luttes anti-nucléaires
(notamment de la part de membres du réseau Sortir du Nucléaire) . Mais
rapidement le débat s’est orienté sur le questionnement entre action
individuelle et action collective organisée. Certains préfèrent se concentrer
sur l’action individuelle, pensant que la somme des actions de chacun aura un
effet collectif. D’autres s’interrogent : peut-on parler de décroissance dans
ce système économique ou faut-il aller plus loin ? Enfin des questions ont
été posées sur la décroissance en elle-même : une grande partie de la
population mondiale n’a sûrement pas envie d’aller vers la décroissance, car
elle ne vit pas dans des conditions décentes ! Au fil de la discussion,
des membres du groupe la Sociale ont apporté leur point de vue en parlant de la
démarche libertaire : éviter « l’escroquerie à l’espérance »,
tenter de recouvrir une emprise sur notre vie par une révolte à la base, mais
ensuite par une organisation collective. En effet le capitalisme peut très bien
s’accomoder d’un changement de comportement individuel, mais il faut aller plus
loin. Il n’est pas question de demander aux pauvres de se serrer la ceinture,
mais de repenser la répartition des richesses. Il n’y a pas de solution toute
faite, si ce n’est de s’organiser et de semer, au quotidien, les germes de la
révolution sociale ! On peut résumer en disant qu’à Redon ce soir là comme
cela pourrait être le cas n’importe où, n’importe quand, la question qui a été
implicitement posée est : peut-on faire l’économie d’une révolution ?
Au terme de la réunion, le groupe a été remercié par
le public et des contacts ont été pris.
Pour
le groupe la sociale, Muriel
Plus que jamais, à un moment où le système capitaliste entend brutalement
ou insidieusement selon les circonstances, contrôler, diriger et manipuler nos
vies dans tous ses aspects, il est nécessaire de dégager les points d’une
véritable alternative politique et économique.
POUR UN
AUTRE FUTUR
On a fait croire
aux générations d’après la seconde guerre mondiale que l’épanouissement et la
liberté des individus passaient par une consommation marchande sans cesse plus
forte, et que l’abondance allait naître pour tous. Malgré le silence lâche des
technocrates et des affairistes corrompus, la supercherie éclate aujourd’hui en
pleine lumière. Non seulement l’opulence n’engendre pas le bonheur de ceux qui
en jouissent, mais le nombre des exclus s’accroît constamment, parce que seuls
les besoins de ceux qui peuvent payer intéressent les dirigeants des grandes
firmes prédatrices : les démunis peuvent mourir dans une superbe
indifférence.
L’humanité est
engagée dans une course folle, celle de l’accumulation du capital qui n’a
d’autre finalité qu’elle-même (le capital, faut-il le rappeler, n’étant que la
plus-value volée aux salariés qui l’ont créée). L’objectif final est bien de
transformer totalement les rapports de propriété sur la planète, de faire de la
moindre ressource matérielle ou intellectuelle une marchandise, c’est-à-dire
une source de profit. C’est parce que rien ne semble pouvoir arrêter cette
course ponctuée de calculs sordides que chaque jour s’allonge la liste des
dégâts sociaux et écologiques provoqués par cette accumulation. Nous sommes les
premières générations, dans l’histoire, à transmettre à leurs descendants un
héritage moins favorable que celui que nous avons reçu !
Une planète en péril
Ce n’est pas
seulement par une erreur d’appréciation que le développement exponentiel de la
technique nous rend vulnérables et nous aliène au lieu de nous libérer. Ce
n’est pas seulement par manque de clairvoyance que les promesses de bonheur
s’inversent en menaces de mort, et qu’une illusion de puissance nous rend
dangereux pour nous-mêmes. Si les blessures infligées à la biosphère se
multiplient, jusqu’à en rendre certaines irréversibles, c’est parce que
l’arrogance criminelle de ceux qui nous gouvernent les pousse à faire prendre
aux générations futures, et sans les consulter, les risques les plus fous
plutôt que d’écorner quelque peu leur mode de vie extravagant.
Des scientifiques
de plus en plus nombreux s’interrogent sur l’état de la planète, et par
conséquent sur les conditions de vie qui y régneront dans seulement un
demi-siècle. Affirmer que le diagnostic est alarmant dans un système économique
incapable d’assurer la survie de l’espèce humaine est un doux euphémisme :
élévation du niveau des océans due à une hausse des températures ;
pollutions atmosphériques ; altérations climatiques graves (tempêtes plus
violentes et plus fréquentes) ; déchets nucléaires durablement
toxiques ; perspective d’une grave pénurie d’eau concernant la moitié de
la population mondiale ; perte de fertilité des sols, et particulièrement
des terres agricoles ; perturbation des écosystèmes marins, c’est-à-dire
diminution des ressources en poissons, et donc en protéines ; recul
continu des forêts partout dans le monde ; réduction de la
biodiversité ; accumulation de millions de tonnes de déchets métalliques
et plastiques qui ne connaissent pas de recyclage… Autant de bombes à
retardement !
Un bilan humain désastreux
L’ouverture de la
planète à la concurrence sauvage accentue l’exploitation de la force de
travail, et plus particulièrement dans les pays du tiers monde soumis aux
programmes d’ajustement structurel du Fonds Monétaire International et de la
Banque mondiale. Les chiffres sont édifiants : 1,2 milliard de personnes
au-dessous du seuil de pauvreté, dont les trois-quarts chroniquement
sous-alimentées ; 850 millions d’analphabètes ; 150 millions de
chômeurs dans le monde ; 700 millions de sous-employés (l’Union européenne
octroie 2.20 dollars de subvention par jour et par vache, alors que la moitié
de la population du monde vit avec moins de un dollar par jour ! !).
Des accidents du travail et des maladies professionnelles en augmentation
constante. 250 millions d’enfants travaillent dans les mines, les ateliers
insalubres ou sont contraints à la prostitution, à l’esclavage.
Face à la
destruction des acquis sociaux, au
démantèlement des services publics, à la suppression d’espaces de liberté, à la
généralisation de la précarité, une fraction, certes trop peu nombreuse, de la
population réagit. Et parce qu’il sent menacé l’ordre inégalitaire et
autoritaire qu’il veut maintenir, le pouvoir met en place une politique
sécuritaire et tout un arsenal de contrôle social : surveillance et
fichage des citoyens, répression syndicale, criminalisation des mouvements
sociaux, harcèlement des populations marginalisées, parce que quand une société
n’ose plus soutenir le regard de ceux qu’elle a réduit à la misère, il ne lui
reste plus qu’à les jeter dans l’obscurité des prisons. Sauf que si l’on peut
incarcérer des hommes, on ne saurait enfermer leurs idées.
Un devoir de révolte
Les siècles passés
témoignent que les dirigeants, leurs complices, leurs collaborateurs, grâce à
la puissance des institutions qui inculquent le sens de la hiérarchie et de
l’obéissance, ont toujours assuré le droit du plus fort, le règne du despotisme
en exploitant la bonne foi et la naïveté des peuples. La terrible servitude
volontaire qui pousse les populations à accepter leur sort, à courber sans
cesse l’échine, n’est pas une fatalité.
Il n’est pas
inéluctable que la réussite de quelques-uns se fonde sur l’échec du plus grand
nombre, que les pays du Sud continuent à financer l’expansion de ceux du Nord,
ou que se perpétuent des marchés financiers déconnectés de la réalité, où
certains peuvent acheter sans avoir d’argent et vendre ce qu’ils ne possèdent
pas !
Faudrait-il que la jeunesse se contente de la flexibilité, des petits boulots, des salaires dérisoires, d’une protection sociale réduite, de retraites aléatoires, lorsque le P.D.G. d’Alcatel gagne deux mille fois le SMIC ?
A travers
l’histoire, des penseurs nous invitent à ne pas subir perpétuellement la
violence légitimée des Etats, pas plus que la logique froide du capital. La
Boétie : « Soyez donc résolus à ne plus servir et vous serez
libres. » Stirner : « Si la soumission venait à cesser, c’en
serait fait de la domination. » Camus : « La révolte est l’une
des dimensions essentielles de l’homme. » Même la « Déclaration des
droits de l’homme » de 1793 stipulait : « Quand les droits du
peuple, ou d’une partie du peuple, sont bafoués, l’insurrection devient pour
lui le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs. »
Parce que les idées
dominantes sont toujours celles de la classe dominante, le discours officiel,
économique ou politique, n’a qu’une seule fonction : légitimer l’ordre
social établi.
Il appartient à tous, d’abord de comprendre que l’homme est aujourd’hui confronté à lui-même, et à lui seul, que les lois économiques ne sont pas naturelles mais sociales, qu’une société fondée sur la peur, la haine, la fraude et l’égoïsme n’a aucun avenir, ensuite d’imaginer qu’un autre monde est possible, enfin de le construire sur le respect, la solidarité, l’intelligence. Quand le cynisme des puissants se heurtera à la résistance des faibles, vivre décemment deviendra un espoir pour tous. Cet espoir ne passera ni par un simple « relookage » du système capitaliste, ni par le biais des élections qui délivrent des « chèques en blanc » aux politiciens tout en véhiculant l’illusion d’un possible changement par des spécialistes chargés de notre bien-être. Nous ne ferons pas l’économie d’une révolution !
DU DEVELOPPEMENT
A LA DECROISSANCE
DE LA NECESSITE DE SORTIR DE
L’IMPASSE SUICIDAIRE DU CAPITALISME.
DEBAT PUBLIC A REDON, MERCREDI 22
SEPTEMBRE 2004 - 20H30, CENTRE SOCIAL, 5 RUE GUY PABOIS
JEUDI 21 OCTOBRE 20 H - DEBAT PUBLIC - MAISON DU CHAMP DE
MARS, SALLE BREKILIEN - 6 COURS DES ALLIES – RENNES
Groupe La Sociale de la Féation Anarchiste
9, rue Malakoff 35000
Rennes Tel/Rep. : 02.99.67.92.87 www.falasociale.fr.st e-mail : falasociale@fr.st Permanences au local les
Mercredis & Samedis de 15h à 19h. |
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