POUVONS-NOUS FAIRE L’ECONOMIE D’UNE REVOLUTION SOCIALE ?
La réalité est d'une clarté aveuglante...pour qui veut bien ouvrir les yeux ! Depuis le néolithique, toute évolution des sociétés s'accompagne d'une transformation du milieu, mais jusqu'au 18e siècle, les blessures infligées aux écosystèmes demeurent dérisoires. Après la révolution industrielle, les dégâts vont s'accélérer de manière vertigineuse, au point qu'aujourd'hui l'empreinte écologique de l'humanité, dans son ensemble, dépasse de plus de 20 % les capacités de régénération de la planète. C'est bien l'oeuvre du capitalisme auquel le gaspillage est inhérent : pour que les profits se maximalisent, il fallait une surproduction qui maintienne les prix le plus bas possible pour consommer à outrance. A 100 dollars le baril de pétrole, combien vaudra la vie humaine ?
Car la mondialisation du capitalisme anéantit dans
un même mouvement l'homme et le milieu naturel : d'un côté, perturbations
climatiques, perte de biodiversité, épuisement des ressources, déforestation..;
de l'autre, plus de un milliard d'habitants vivant avec moins de un dollar par
jour, 840 millions en sous-nutrition chronique, l'Afrique, continent sinistré,
des inégalités qui explosent (la fameuse « fracture sociale »).
Alors que chaque année, plus de dix millions
d'enfants meurent de maladies qui auraient pu être évitées, la communauté
internationale s'est engagée à faire reculer la pauvreté d'ici à 2015. Donc,
près de cent millions d'enfants vont mourir d'ici cette échéance ! Peut-on accepter
ce défi cynique, oubliant qu'une révolution sociale assurerait rapidement une
redistribution des richesses, dont se préoccupe, paraît-il, la Banque mondiale
?
Parce qu'il est fondé sur la concentration, sur
l'accumulation du capital, le capitalisme ne peut assurer le partage des
richesses produites. Il est par conséquent acculé à une croissance sans fin,
dans le seul but d'empêcher le niveau de l'emploi de se détériorer trop
rapidement et les pauvres de se révolter. Or cette croissance n'est plus possible
sans compromettre les conditions de vie des générations futures. Jusqu'à quand
une redistribution des miettes suffira-t-elle à maintenir un semblant de
cohésion, de paix sociale ?
Aujourd'hui, la fonction idéologique du concept pervers de développement
durable (et des mystifications qui lui sont associées : commerce équitable,
entreprise citoyenne, placement éthique, économie sociale et solidaire...) est
de faire croire que l'on peut résoudre les problèmes environnementaux dans le
cadre du système qui les a créés. Le marché comme remède aux maux du marché.
Il faudrait croire que, dans le cadre du capitalisme, la société civile peut constituer un contrepoids aux tendances totalitaires des Etats et des marchés (alors que les 10.000 lobbyistes pour 626 députés à Bruxelles prouvent chaque jour le contraire). Il faudrait croire que le consommateur dispose d'un pouvoir considérable. Mais pourquoi attendre que des produits toxiques soient en rayons pour les boycotter ? Pourquoi ne pas s'organiser pour ne pas fabriquer ces produits nocifs ? Et si c'était seulement par lâcheté, par crainte de remettre en cause les rapports sociaux de production ? Sicco Mansholt lui-même, qui a dirigé la Commission européenne dans les années 70, affirmait : « Pour que l'humanité survive, il faut que le capitalisme meure ». Et s'il s'agissait d'un avertissement d'une grande lucidité ?
Faire croire à un capitalisme à visage humain
constitue une imposture criminelle à l'égard des générations futures à qui nous
sommes en train de construire des cimetières. Et même pour certains, la
décroissance doit être soutenable...pour le capitalisme, bien sûr, ce qui est
aberrant puisque ce système ne peut survivre sans croissance. Suivre les
gourous de service dans leurs hypothèses fallacieuses, dans leurs discours
lénifiants, dans leurs injonctions infantilisantes condamnerait nos propres
enfants à des conditions de vie de plus en plus terribles : c'est chaque jour
que le capitalisme accentue ses ravages; trop de temps a déjà été perdu par les
partisans du réformisme, du parlementarisme.
On ne saurait prétendre résoudre une crise de civilisation ni par des textes législatifs, ni par des mesures fiscales, ni par des remaniements ministériels, mais bien par une rupture avec le système actuel. Il s'agit, non pas d'aménager, mais de rompre avec un mode de production, de transformation, de distribution qui conduit à la fois à une impasse énergétique et à une impasse sociale. La présence, par exemple, de produits biologiques dans les rayons des grandes surfaces constitue, non pas une victoire sur la nourriture frelatée, mais une défaite face à la grande distribution capitaliste. Nous ne ferons pas l'économie d'une révolution sociale.
Fédération
Anarchiste - Groupe La Sociale C/o local « la Commune » 9, rue
Malakoff 35000 Rennes. Tél/Rép. :
02.99.67.92.87 http://www.falasociale.org/ mél : contact@falasociale.org Permanences au local
« la Commune » les mercredis & samedis de 15h à 19h.
MEETING ANARCHISTE MARDI 8 NOVEMBRE 2005 A
20h30
L’URANIUM ENRICHIT
Autant
pour développer son industrie que pour accéder à la bombe atomique, l’État
français s’est lancé dans le nucléaire. Culture du secret et mensonges ont caractérisé
la nucléarisation de la France. Beaucoup d’élus, y compris locaux, se sont
laissé séduire et parfois acheter pour ne pas effrayer les habitant-e-s.
Faisant fi des dangers : risques de catastrophes, accumulation de déchets
radioactifs dangereux pour des milliers d’années,... sans tenir compte du coût
exorbitant de construction et de démantèlement des centrales, de la mise en
danger des travailleurs des mines d’uranium (100 % importé depuis plus de 15
ans) ou du personnel « précaire », du contrôle policier et militaire
qu’implique une telle industrie, de la dépendance et de la fragilité de régions
entières devant une telle concentration de l’énergie et de leur mise sous le
joug de l’État central. Aujourd’hui, vendre son industrie : telle est la
vraie raison du renouvellement des centrales françaises. L’État français doit
en acheter pour prouver aux États clients potentiels leur viabilité.
POUR COMBATTRE LE NUCLÉAIRE, CIVIL ET MILITAIRE,
IL NE PEUT ÊTRE FAIT L’IMPASSE SUR LA SOCIÉTÉ QUI L’A
PRODUIT.
Parce
qu’il est une puissance d’énergie inouïe, mais aussi parce qu’il a une capacité
de destruction énorme, le nucléaire est synonyme de Pouvoir. Ce sont ainsi
les armes nucléaires, et non les armes chimiques et biologiques, qui
déterminent la hiérarchie des États (ex : les cinq membres permanents du
conseil de Sécurité de l’ONU). Et cette logique de Pouvoir précipite l’humanité
dans une quête sans fin de puissance encore plus démesurée, jusqu’à la folie. La
recherche et la concentration du Pouvoir associées à la logique de profit ont
permis au nucléaire d’émerger. D’énormes moyens financiers et humains sont
ainsi accaparés au détriment de besoins fondamentaux, comme la santé ou
l’éducation, pour lesquels il n’y aurait plus de crédits... Aujourd’hui, le
lien nucléaire civil et militaire est établi. En dehors des trafics émanant de
la maffia de l’ex-URSS que convoitent des groupes terroristes, le moyen plus « légitime »
pour un État d’obtenir de l’uranium enrichi afin de construire LA BOMBE,
consiste à acquérir une centrale nucléaire au prétexte de produire de
l’électricité. Alors, quand les libertaires revendiquent la « sortie
immédiate du nucléaire », cela ne signifie pas « débrancher les
centrales » mais de se donner immédiatement les moyens pour bâtir une
société qui ne poursuit pas une telle pulsion de mort. Aussi, regardons nous
avec prudence la recherche de solutions techniques comme les énergies alternatives,
même si elles ne sont pas à négliger, quand elles sont adaptées au système
capitaliste et étatique. La « sortie progressive » est brandie quand
on ne veut pas faire la révolution, quand on ne conteste pas le fondement même
du Pouvoir. Refuser de poser la question du Pouvoir est une mentalité
militaire... et la paix et la liberté ne peuvent accoucher d’une telle façon de
penser. Le nucléaire ou un avatar resurgira ... jusqu’à la catastrophe
irréversible. C’est aussi pourquoi le traité de non prolifération d’armes
nucléaires ne tient pas ses promesses. Volonté de puissance s’accorde avec
volonté de croissance, même quand on les masque de l’expression développement
durable.
LE DÉVELOPPEMENT DURABLE DES DÉCHETS
PERSISTANTS
Derrière cette notion de développement durable se
cache l’idée d’exploitation durable de la planète. La croissance économique,
jongle d’un côté entre chômage et surexploitation du travail, et de l’autre
accentue la consom-mation de matières premières et génère des déchets. Or nous
vivons sur une planète finie aux
ressources limitées et dont les capacités de régénérescence sont déjà
dépassées de 20 %. Le développement capitaliste ne peut donc être durable.
Nous sommes donc de plus en plus nombreuses et nombreux à chercher la réponse
ailleurs que dans un quelconque développement, durable ou non. Plutôt que de
favoriser la croissance pour créer de l’emploi et sous le fallacieux prétexte
de réduire les inégalités sociales, nous estimons qu’il serait préférable de
repenser nos modes de vie dans une optique de décroissance associée au
partage des richesses : de quoi avons-nous vraiment besoin ? Que
produisons-nous ? Comment ? Pour qui ? Il ne s’agit pas de
freiner la machine mais bien de l’arrêter et de la faire partir dans une
meilleure direction. Manifester est le premier pas nécessaire pour
reprendre la parole que nous confisquent technocrates et élu-e-s…
SOCIALISME LIBERTAIRE OU BARBARIE NUCLÉAIRE !
C’est pourquoi nous nous mobilisons pour :
affirmer notre refus du nucléaire, le refus du pillage des ressources, du
productivisme…etc. Changeons nos modes de production pour changer nos modes
de consommation et inversement ! Il ne faut pas se leurrer, la
consom’action ou simplicité volontaire, intéressante parce qu’elle est un acte
quotidien, n’agit au final qu’à la marge. Pour que la population se rende
réellement maîtresse de la production et organise la distribution dans un sens
écologique et de justice sociale, il est incontournable de :
- abolir la propriété privée des
moyens de production, pilier du capitalisme et de sa logique de profit. - socialiser les moyens de
production et d’échange - les autogérer sur la base de
l’égalité économique et sociale. |
- déterminer la production selon
les besoins - éduquer à la responsabilité
écologique et sociale - relocaliser l’économie au
maximum, selon les principes de l’autonomie et de l’entraide. |
Un moyen pour y parvenir
est la grève générale : « on arrête tout ! C’est
l’An 01». C’est à chacun-e de s’y engager.
Union régionale Bretagne de la Fédération Anarchiste
22 : Groupe Jean Souvenance c/o CEL, 1, rue Yves
Creston, 22000 Saint-Brieuc http://www.fa-souvenance.zaup.org souvenance@no-log.org
Tel : 06 08 76 94 97
29 : Groupe Les temps nouveaux c/o C.E.L. BP 51044
BREST Cedex 1
35 : Groupe La Sociale, c/o local « la
commune », 9 rue malakoff, 35000 Rennes. Tel/Rep :
02 99 67 92 87 http://www.falasociale.org
falasociale.org
56
: Gr. Ferrer cité Allende B19 56100 Lorient, Gr. Lochu 6 rue de la Tannerie
56000 Vannes e-mail : fedeanar56@yahoo.fr
Plus que jamais, à un moment où le système capitaliste entend brutalement ou insidieusement selon les circonstances, contrôler, diriger et manipuler nos vies dans tous ses aspects, il est nécessaire de dégager les points d’une véritable alternative politique et économique.
POUR UN
AUTRE FUTUR
On a fait croire
aux générations d’après la seconde guerre mondiale que l’épanouissement et la liberté
des individus passaient par une consommation marchande sans cesse plus forte,
et que l’abondance allait naître pour tous. Malgré le silence lâche des
technocrates et des affairistes corrompus, la supercherie éclate aujourd’hui en
pleine lumière. Non seulement l’opulence n’engendre pas le bonheur de ceux qui
en jouissent, mais le nombre des exclus s’accroît constamment, parce que seuls
les besoins de ceux qui peuvent payer intéressent les dirigeants des grandes
firmes prédatrices : les démunis peuvent mourir dans une superbe
indifférence.
L’humanité est
engagée dans une course folle, celle de l’accumulation du capital qui n’a
d’autre finalité qu’elle-même (le capital, faut-il le rappeler, n’étant que la
plus-value volée aux salariés qui l’ont créée). L’objectif final est bien de
transformer totalement les rapports de propriété sur la planète, de faire de la
moindre ressource matérielle ou intellectuelle une marchandise, c’est-à-dire
une source de profit. C’est parce que rien ne semble pouvoir arrêter cette
course ponctuée de calculs sordides que chaque jour s’allonge la liste des
dégâts sociaux et écologiques provoqués par cette accumulation. Nous sommes les
premières générations, dans l’histoire, à transmettre à leurs descendants un
héritage moins favorable que celui que nous avons reçu !
Une planète en péril
Ce n’est pas
seulement par une erreur d’appréciation que le développement exponentiel de la
technique nous rend vulnérables et nous aliène au lieu de nous libérer. Ce
n’est pas seulement par manque de clairvoyance que les promesses de bonheur
s’inversent en menaces de mort, et qu’une illusion de puissance nous rend
dangereux pour nous-mêmes. Si les blessures infligées à la biosphère se
multiplient, jusqu’à en rendre certaines irréversibles, c’est parce que
l’arrogance criminelle de ceux qui nous gouvernent les pousse à faire prendre
aux générations futures, et sans les consulter, les risques les plus fous
plutôt que d’écorner quelque peu leur mode de vie extravagant.
Des scientifiques
de plus en plus nombreux s’interrogent sur l’état de la planète, et par
conséquent sur les conditions de vie qui y régneront dans seulement un
demi-siècle. Affirmer que le diagnostic est alarmant dans un système économique
incapable d’assurer la survie de l’espèce humaine est un doux euphémisme :
élévation du niveau des océans due à une hausse des températures ;
pollutions atmosphériques ; altérations climatiques graves (tempêtes plus
violentes et plus fréquentes) ; déchets nucléaires durablement toxiques ;
perspective d’une grave pénurie d’eau concernant la moitié de la population
mondiale ; perte de fertilité des sols, et particulièrement des terres
agricoles ; perturbation des écosystèmes marins, c’est-à-dire diminution des
ressources en poissons, et donc en protéines ; recul continu des forêts
partout dans le monde ; réduction de la biodiversité ; accumulation
de millions de tonnes de déchets métalliques et plastiques qui ne connaissent
pas de recyclage… Autant de bombes à retardement !
Un bilan humain désastreux
L’ouverture de la
planète à la concurrence sauvage accentue l’exploitation de la force de
travail, et plus particulièrement dans les pays du tiers monde soumis aux
programmes d’ajustement structurel du Fonds Monétaire International et de la
Banque mondiale. Les chiffres sont édifiants : 1,2 milliard de personnes
au-dessous du seuil de pauvreté, dont les trois-quarts chroniquement
sous-alimentées ; 850 millions d’analphabètes ; 150 millions de
chômeurs dans le monde ; 700 millions de sous-employés (l’Union européenne
octroie 2.20 dollars de subvention par jour et par vache, alors que la moitié
de la population du monde vit avec moins de un dollar par jour ! !).
Des accidents du travail et des maladies professionnelles en augmentation
constante. 250 millions d’enfants travaillent dans les mines, les ateliers
insalubres ou sont contraints à la prostitution, à l’esclavage.
Face à la
destruction des acquis sociaux, au
démantèlement des services publics, à la suppression d’espaces de liberté, à la
généralisation de la précarité, une fraction, certes trop peu nombreuse, de la
population réagit. Et parce qu’il sent menacé l’ordre inégalitaire et
autoritaire qu’il veut maintenir, le pouvoir met en place une politique
sécuritaire et tout un arsenal de contrôle social : surveillance et
fichage des citoyens, répression syndicale, criminalisation des mouvements
sociaux, harcèlement des populations marginalisées, parce que quand une société
n’ose plus soutenir le regard de ceux qu’elle a réduit à la misère, il ne lui
reste plus qu’à les jeter dans l’obscurité des prisons. Sauf que si l’on peut
incarcérer des hommes, on ne saurait enfermer leurs idées.
Un devoir de révolte
Les siècles passés
témoignent que les dirigeants, leurs complices, leurs collaborateurs, grâce à
la puissance des institutions qui inculquent le sens de la hiérarchie et de
l’obéissance, ont toujours assuré le droit du plus fort, le règne du despotisme
en exploitant la bonne foi et la naïveté des peuples. La terrible servitude
volontaire qui pousse les populations à accepter leur sort, à courber sans
cesse l’échine, n’est pas une fatalité.
Il n’est pas
inéluctable que la réussite de quelques-uns se fonde sur l’échec du plus grand
nombre, que les pays du Sud continuent à financer l’expansion de ceux du Nord,
ou que se perpétuent des marchés financiers déconnectés de la réalité, où
certains peuvent acheter sans avoir d’argent et vendre ce qu’ils ne possèdent
pas !
Faudrait-il que la jeunesse se contente de la flexibilité, des petits boulots, des salaires dérisoires, d’une protection sociale réduite, de retraites aléatoires, lorsque le P.D.G. d’Alcatel gagne deux mille fois le SMIC ?
A travers
l’histoire, des penseurs nous invitent à ne pas subir perpétuellement la
violence légitimée des Etats, pas plus que la logique froide du capital. La
Boétie : « Soyez donc résolus à ne plus servir et vous serez
libres. » Stirner : « Si la soumission venait à cesser, c’en
serait fait de la domination. » Camus : « La révolte est l’une des
dimensions essentielles de l’homme. » Même la « Déclaration des
droits de l’homme » de 1793 stipulait : « Quand les droits du
peuple, ou d’une partie du peuple, sont bafoués, l’insurrection devient pour
lui le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs. »
Parce que les idées
dominantes sont toujours celles de la classe dominante, le discours officiel,
économique ou politique, n’a qu’une seule fonction : légitimer l’ordre
social établi.
Il appartient à tous, d’abord de comprendre que l’homme est aujourd’hui confronté à lui-même, et à lui seul, que les lois économiques ne sont pas naturelles mais sociales, qu’une société fondée sur la peur, la haine, la fraude et l’égoïsme n’a aucun avenir, ensuite d’imaginer qu’un autre monde est possible, enfin de le construire sur le respect, la solidarité, l’intelligence. Quand le cynisme des puissants se heurtera à la résistance des faibles, vivre décemment deviendra un espoir pour tous. Cet espoir ne passera ni par un simple « relookage » du système capitaliste, ni par le biais des élections qui délivrent des « chèques en blanc » aux politiciens tout en véhiculant l’illusion d’un possible changement par des spécialistes chargés de notre bien-être. Nous ne ferons pas l’économie d’une révolution !
DU DEVELOPPEMENT
A LA DECROISSANCE
DE LA NECESSITE DE SORTIR DE L’IMPASSE SUICIDAIRE
DU CAPITALISME.
MERCREDI 22 SEPTEMBRE
2004 - 20H30
CENTRE SOCIAL, 5 RUE GUY
PABOIS
Groupe La Sociale de la Féation Anarchiste
9, rue Malakoff 35000
Rennes Tel/Rep. : 02.99.67.92.87 www.falasociale.org e-mail : contact@falasociale.org Permanences au local les
Mercredis & Samedis de 15h à 19h. |
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Incinérateur de volaille DOUX en Bretagne Intérieure
(Plouray)
DECHETS, DIOXINES, PATRONS, HALTE AUX NUISANCES !
La France a le triste record de la plus grande production d’énergie nucléaire par habitant, mais aussi le plus grand nombre d’incinérateurs au km². Malheureusement, nos différents gouvernements ont choisi « le tout incinérateur » comme le « tout nucléaire ». L’Histoire se répète, puisque comme avec les neutrons, les populations ne sont pas concertées, ni même honnêtement informées quant aux nuisances, aux risques encourus à cause d’un incinérateur de déchets : camions, bruits, odeurs, fumées, dioxines, métaux lourds vagabonds, etc... Certes, jeter n’est plus possible aujourd’hui. L’incinération serait-elle alors un premier pas vers une revalorisation de notre environnement par la disparition des décharges, la suppression de la pollution visuelle des paysages ?
Mais l’incinération des ordures produit des rejets polluants, toxiques dans l’atmosphère, ceci malgré les filtres de plus en plus coûteux et soit-disant performants. Les résidus toxiques après incinération aussi sont disséminés sur tout le territoire, utilisés comme remblais le long des routes.
Les pouvoirs publics viennent de donner un accord de principe pour subventionner les incinérateurs de fumier de volailles en vue de produire de l’électricité qui sera rachetée par EDF.
Partout en
Bretagne, se multiplient les projets de retraitement des déjections animales.
Cette porte de sortie écologique pour l’agro-industrie ne vise qu’à maintenir
la surproduction actuelle. Il s’agit de
créer des marchés en permanence.
Dans tous les cas, retraitements ou incinération, l’agroalimentaire industriel ne s’attaque qu’à une des façades du problème : d’autres pollutions persistent (métaux lourds, pesticides pour traiter les aliments végétaux destinés aux animaux...) et le gigantisme des exploitations est aussi grand consommateur d’eau, d’énergie, et de nourriture végétale transformée et gaspillée en viande. De plus, se focaliser sur les risques écologiques, masque la soumission de la petite paysannerie aux industriels et aux banques. Ce modèle vise l’élimination d’un grand nombre de paysans, pour qu’il ne reste plus que de gigantesques exploitations gérées par de véritables seigneurs, certains poussant le vice jusqu’à se faire élire pour se donner une légitimité. N’est-ce pas, Le Calvé ?
De plus qui s’intéresse aux conditions des travailleuses et travailleurs des abattoirs comme ceux de Doux ? Produire pour le fric non pour nourrir, tel est le but de ces entreprises. Une partie de leur marché est destinée à l’exportation, brisant la possibilité d’autonomie alimentaire de nombre de peuples. Ce modèle a fait son temps. Alors, ne nous sera pas fait le coup de l’incinérateur pour se débarrasser des déchets qu’ils fabriquent !
La question des incinérateurs se pose aussi pour les déchets ménagers. Si le tonnage des déchets après incinération est très réduit, restent les pollutions invisibles ou cachées sous le tapis de bitume.
Du fait de l’épuration obligatoire des fumées (jamais totale), il serait intéressant de connaître les coûts réels de traitement à la tonne, les impacts de la pollution des rejets divers sur l’être humain, le vivant en général...
On trouve facilement la présence de dioxines dans les produits laitiers, le beurre, les aliments contenant des graisses animales (viandes et poissons). En 1999 le Ministère de l’Agriculture découvrit que les poissons d’eau douce des rivières de l’Est de la France présentaient des taux de dioxine dépassant le double de la dose journalière admissible. En 1998, la Comité de la prévention et de la précaution du ministère de l’Environnement fit savoir que la dioxine tuerait déjà entre 1800 et 5200 Français-es chaque année par cancer, autant sinon plus que l’amiante ! De la dioxine issue pour une bonne part de l’incinération.
Les politicien-ne-s ont-ils alors décidé d’en finir avec ce système ? Au contraire, c’est la fuite en avant ! Y a-t-il une volonté des gouvernants de presser les industriels, les patrons, à prendre leur responsabilité en réduisant en amont la part des polluants, des matières non recyclables dans les produits qu’il faut acheter ? Non !
Nos maîtres et leurs valets imposent, généralisent l’incinération. A nous d’en supporter les coûts financiers, humains, sanitaires, écologiques. Nous subissons un système bien rôdé : le capitalisme qui par sa recherche effrénée de profit se rend responsable de la plupart des pollutions. Nous vivons dans un monde orchestré par la bourgeoisie, les intérêts financiers où l’idéal de société doit se concrétiser à grands renforts de conditionnements publicitaires par l’achat, l’accumulation de produits plus ou moins superflus dont la durabilité, la réparabilité diminuent. D’où gaspillage, production de déchets, pollutions...
ARGENT ROI, CARENCE DEMOCRATIQUE, POLLUTION
Ne nous
laissons pas rouler dans la farine, d’autres solutions existent !
Les anarchistes fédéré-e-s critiquent, que proposent-elles/ils ?
- Le problème est global et ne peut se résoudre uniquement par le civisme des habitant-e-s, la bonne gestion des communes et/ou le savoir faire des industriels. En fond est posée la question de la production forcenée de produits polluants (durée de vie courte, maintenance impossible,...) et sur-emballés pour des raisons strictement commerciales. Bref de la prépondérance du profit sur les besoins qui engendre gaspillage et nuisance.
- La charge financière de la gestion des déchets revient aux usagers. Mais qui génère les déchets, les emballages obéissant à des mécanismes liés à la publicité, à la séduction ? Il est logique de faire porter l'effort financier sur les industriels, principaux décideurs des produits proposés aux consommateurs et aux consommatrices. Les taxes à la pollution déjà proposées ici ou là, en s'intégrant aux coûts de production, ne règlent rien sur le fond.
- S’interroger sur sa propre alimentation ne peut plus être évité. Or, le boycott de certains produits est difficile et parfois coûteux, d’autant que peu peuvent se permettre de consommer 100 % bio. Il faudra bien s’en prendre un jour à la question sociale entière et redonner sens à l’égalité sociale.
- Si la population doit apprendre à consommer autrement et à trier ses déchets, les communes doivent organiser un recyclage réel des déchets réutilisables : trop souvent les déchets triés sont stockés ou mis en décharge, partent à l'incinérateur ; trop rarement une collecte sélective en porte à porte est organisée et les déchets collectés réellement recyclés, alors que c'est la seule façon de collecter le maximum de déchets triés à la source.
- Pour faire plier les industriels, comme pour une gestion communale des déchets respectueuse de la population, ne comptons ni sur les élus ou leurs partis politiques, ni sur les différentes instances sensées être compétentes en matière de gestion des déchets : le principal levier pour faire pression est entre nos mains. Comme pour l'eau, les cantines scolaires, etc... confiés trop souvent aux appétits du secteur privé, il s'agit de recollectiviser la gestion des déchets. Non pas pour renforcer le pouvoir de quelques hobereaux locaux, mais bien pour organiser ces services au mieux des intérêts de la population, par une gestion collective par les habitant-e-s eux-mêmes et les travailleurs de ces services . Et dans ce domaine, tout ou presque reste à faire.
La Fédération Anarchiste pense que le traitement des ordures ménagères peut et doit se faire sans incinération, source de multiples nuisances. Ce choix est imposé par les intérêts industriels et cautionné par l'Etat. Même la façon actuelle de recycler est souvent contestable par la recherche d'une rentabilité maximum. Polluer et dépolluer sont les deux faces d'un même processus productiviste, nécessaire à l'économie capitaliste.
Malgré l'opposition croissante de la population, les "décideurs", élus locaux, préfets et ministères, ne tiennent pas compte des arguments avancés par les opposants à l'incinération des ordures ménagères : coût croissant et élevé, multiplication des nuisances, dépassement des normes et non respect des réglementations, investissement lourd au détriment de l'organisation du tri-recyclage. Cet écart entre élus et citoyens souligne encore une fois que les électeurs n'ont plus de prise sur leurs représentants, une fois ceux ci en place.
Union régionale Bretagne de la Fédération Anarchiste federation-anarchiste.org
Groupe Jes Futuro, c/o CEL, BP 38, 22301 Lannion ; Groupe Les Temps
Nouveaux, c/o CEL, BP 728, 29277 Brest
Cedex ; Groupe de Quimper,
c/o librairie du monde libertaire 145, rue Amelot 75011 Paris ; Groupe La
Commune, c/o MJC La Paillette, rue du pré de Bris, 35038 Rennes Cedex ; Groupe FA
de Nantes, c/o ACLN, BP 60221, 44000 Nantes
Cedex 1 ; Groupe Francisco Ferrer, cité Allende B19 56100 Lorient ; Groupe René
Lochu, 6, rue de la Tannerie 56000 Vannes