Réhabilitons le pêcheur à la ligne ! article écrit suite au 1ier tour des élections présidentielles de 2007
Le rapport de force ne se construit pas dans les urnes mais dans les luttes tract diffé lors de la manif de l’éducation du 2 avril 2005
Elections européennes de 2004 : (fichier .PDF) Face à l’europe du mensonge et du Patronat, à nous de construire une europe libertaire et égalitaire !
Fédéralisme contre démocratie
Réhabilitons le pêcheur à la ligne !
La
mouture 2007 de ces élections présidentielles n'est semble t il ni pire ni
meilleure que les précédentes éditions ou que celles qui s'ensuivront, tant il
est vrai que le choix laissé à l'interclassiste citoyen, outre les 12
candidats classés (de par leur unique emplacement géographique au Palais
Bourbeux) de l'extrême-gauche à l'extrême-droite en passant par l'extrême
centre, se résume principalement à se choisir, républicainement je vous prie,
un gardien pour les 5 prochaines années, avant d'en changer à nouveau.
La
nouveauté de ce premier tour réside incontestablement dans le recul du jadis
premier parti de France, à savoir le parti abstentionniste, pourtant assez
régulièrement vainqueur, des derniers
scrutins[1].
Force est de constater que le parti abstentionniste a recueilli cette fois
seulement environ 15% des voix, se faisant même voler la vedette par le
cul-béni de service.
Si
cela n'empêche évidemment pas ce parti de ce présenter au troisième tour,
exclusivement social, lui, il semble urgent pour l'heure de réhabiliter le
désengagement de la sphère électorale.
Les
anarchistes rejettent le système délégataire proposé par la démocratie
bourgeoise, parcequ'il s'oppose au mandatement impératif et révocable, seul garant
de la démocratie directe. A l'acte individuel portant l'individu à exprimer
dans le secret de l'isoloir à la fois ses haines, ses angoisses et ses
frustrations, les anarchistes opposent la prise en charge directe de leurs
affaires par les exploités, dans le courage des luttes sociales: grèves,
manifestations… et toutes formes d'action collective qui impliquent la
solidarité, et bien souvent l'autogestion, déclencheur de désir d'utopies en
devenir.
Ce
vote massif du premier tour est symptomatique de plusieurs éléments: d'une
part, les jeunes générations, en particulier les plus défavorisées, ont été
littéralement sommées de s'inscrire sur les listes électorales pour participer
à ce premier déculottage. Ensuite, la faiblesse du mouvement syndical et des luttes
de salariés (même s'il y a eu bon nombre de
luttes isolées et parcellaires ces dernières semaines contre les
licenciements, ou pour des augmentations de salaire). La faiblesse du mouvement
social a pu inciter les travailleurs à penser que ce qu'ils ne peuvent plus que
difficilement obtenir par les luttes (et leurs bureaucraties syndicales portent
une part de responsabilité dans cette démobilisation), peut-être pourraient-ils
bien l'obtenir, au moins très partiellement, par le vote. Ou à défaut, à force
de résignation quotidienne, ce vote pourrait permettre de "limiter la
casse".
Dans
l'absolu, si bon nombre de travailleurs ne pensent pas qu'une élection puisse
effectivement changer leur vie, ils se résignent pourtant au paradoxe du
"vote utile" qui consiste essentiellement à voter pour quelqu'un à
défaut de quelqu'un d'autre, ou pire encore du strict point de vue même de la
démocratie bourgeoise, à voter contre un autre candidat. Chacun avec sa petite
stratégie politicienne… Mais la porte de l'espoir c'est par où ?
Les
anarchistes ont les pieds bien sur terre et, souvent investis dans les luttes
sociales, n'aiment pas voir leurs appels réguliers à l'abstention active ou
révolutionnaire, assimilés de façon réductrice et grossière à
"l'abstention du pêcheur à la ligne". Ce pêcheur à la ligne n'a
pourtant rien demandé à personne, et pourtant, même le candidat réactionnaire
Nihous du CPNT fait appel à ses suffrages, ce qui n'est pas le moindre des
paradoxes en univers votard !
Néanmoins,
par cette belle journée de week-end du 22 avril 2007, jour de repos avant la
reprise du turbin, nombre de compagnons libertaires se sentent peut être plus
proches de ce paisible pêcheur que de l'électeur, au moins pour les raisons
suivantes:
Le
pêcheur n'a pas la prétention de croire que sa vie sera changée du jour au
lendemain par l'introduction de l'auguste bulletin. Il ne daigne même pas se
déplacer au motif, tout à fait exact de son propre point de vue, qu'il a mieux
à faire ailleurs. Il entend profiter de la vie, à sa façon, au moins cette
journée-là sans patron et sans Etat à lui dire ce qu'il a à faire.
Contrairement
à ce que l'on entend souvent, le pêcheur à la ligne fait preuve
individuellement, consciemment ou pas, d'une intelligence politique certaine en
refusant d'être comptabilisé parmi ceux qui iront par leur vote renforcer la
légitimité du pouvoir d'Etat. Il est vrai que si le patronat n'a cure du
résultat électoral tant que la paix sociale lui est acquise pour le bien de ses
affaires, il en va tout autrement pour son fidèle gardien de l'enclos. Il est
en effet généralement acquis que les instances dirigeantes de l'Etat
appréhendent une forte abstention, significative à leurs yeux non pas du
désintérêt des citoyens envers la chose publique, mais de leur perte de
contrôle sur une frange des travailleurs potentiellement dangereuse pour le
maintien de l'ordre établi.
Au
delà de la responsabilité de la classe dirigeante appelant sans cesse le mouton
à aller se faire tondre, et si l'on peut considérer comme fort discutable de
proclamer que l'électeur est notre ennemi, on peut sans trop tergiverser
affirmer que le pêcheur, travailleur lui aussi, peut-être notre ami…
Le rapport de force ne se construit pas dans les urnes mais dans les luttes
Les
rendez-vous électoraux rythment désormais de plus en plus lourdement la vie
politique : sitôt une élection passée, la multiplicité des candidatures,
deux, trois, voire quatre ans en avance ainsi que les luttes fratricides dans
les partis candidats au pouvoir achèvent de décrédibiliser une classe politique
totalement coupée des préoccupations et des aspirations réelles des peuples et
des individus.
La
fébrilité s’est emparée de la classe politique, le référendum nous est présenté
comme l’événement majeur des mois à venir : l’année politique 2005 sera
l’année de la constitution
européenne ou ne sera pas. Déjà, les organisations politiques de tout bord, de
l’extrême-gauche jusqu’à certains libertaires s’empressent de se positionner
dans un camp ou dans l’autre et de préparer les alliances.
À
l’heure où le mouvement social et syndical piétine, il est important pour les
anarchistes de ne pas se faire embarquer dans cette campagne politicienne, qui
ne s’attaque en aucune façon aux problèmes réels et de laquelle rien de bon ne
pourra sortir. Les lignes qui suivent entendent développer une analyse et des
axes d’intervention des anarchistes pour (re) construire ce mouvement social et
syndical sur des bases libertaires en dehors des considérations politiciennes
et électoralistes, conditions indispensables pour faire naître ensemble une
autre Europe pour un monde libertaire.
Non
à l’Europe du Capital et du Vatican !
Cette
fumeuse constitution
européenne, que le gouvernement nous demande d’approuver sans jamais nous avoir
associé à son élaboration est une étape majeure portée par un large consensus
politico-économico-religieux réunissant le capitalisme libéral, la
social-démocratie et les églises chrétiennes.
Cette
constitution a fait l’objet d’une étude approfondie et d’un soin particulier
avant de nous être soumise. Encore une fois, nous sommes appelés aux urnes pour
juger un texte obscur (plus de 350 pages et des dizaines d’annexes dans un
jargon de juriste incompréhensible à la majorité des individus ) rédigé par nos
représentant-e-s autoproclamé-e-s de Bruxelles. Mais qu’importe le résultat,
avec ou sans nous, avec ou sans notre accord, le projet sociétaire de la
curaille et du patronat européen se poursuivra coûte que coûte.
Les
accords de Schengen avaient déjà souligné le caractère répressif de cette
Europe qui se construit sur le dos des peuples. Les structures d’une Europe
policée et d’une Europe militarisée fonctionnent déjà largement. L’Europe de
« paix » et « des peuples », qui suppose des améliorations
qualitatives du cadre de vie et des améliorations fondamentales sur le plan
social est en fait un leurre ne servant qu’à créer l’illusion du changement et
cacher la réalité de l’accroissement des inégalités, la casse des services
publics et la remise en cause des acquis sociaux.
L’Europe
des religions se construit insidieusement, lentement, mais sûrement et
efficacement. Le préambule du projet de constitution consacre la religion comme
valeur fondatrice de l’Europe, l’article 53 annule la liberté de
conscience et la remplace par la liberté de religion. Le principe de subsidiarité
qui signifie, en gros : laisser la bride sur le cou aux hiérarchies
locales, aux féodalités inférieures, tant que cela ne perturbe pas les
hiérarchies supérieures et qui demeure la base de la doctrine politique
européenne de l’Église Chrétienne depuis les années cinquante est reconnu et
intégré dans le projet. La remise en cause de la laïcité et le retour d’un
nouvel ordre moral constituent l’Europe de demain que les calotins nous
préparent.
Le
« oui » à la constitution européenne avaliserait la mise en place de
cette politique chaotique tendant à favoriser le développement du capitalisme
européen en renforçant les inégalités sociales, les injustices économiques et
une nette tendance à une vision égoïste, renfermée et chrétienne de l’Europe.
Le
« non » à la constitution européenne ne changerait rien à la volonté
de nos dirigeants de nous imposer leurs diktats en matière économique, sociale
et morale. D’ailleurs les précédents référendums sur Maastricht et sur l’Euro
ont démontré que le « non » importait peu, on nous fera revoter
jusqu’à ce qu’on dise « oui » ! Ainsi, même l’hypothèse d’un
« non » massif ne pourrait inverser le processus de mutation
capitaliste et sécuritaire de l’Europe.
Abstention
révolutionnaire !
Le
« oui » et le « non » à la constitution européenne nous
renvoient dans tous les cas à des situations de dépendances politiques,
sociales, économiques et culturelles.
Le
« oui » et le « non » laissent en place les mêmes
personnels politiques et les mêmes institutions d’oppression qui prétendent
nous dicter le bien et le mal et maintiennent les peuples sous tutelle, au
besoin par la force.
Peu
importe de se faire exploiter par un patron français ou européen, peu importe
un impérialisme français ou européen... c’est d’abord contre les oppressions de
toutes natures que les anarchistes entendent lutter.
Dans ce
cadre, les anarchistes ne peuvent se satisfaire du faux choix prononcé par les
politiciens ni d’ailleurs de la pauvreté intellectuelle dans laquelle les
hommes politiques de tout bord relayés par les médias serviles confinent les
populations. Nous ne pouvons cautionner cette parodie de démocratie, ni nous
polariser sur ce leurre que constitue ce référendum qui voudrait nous faire
croire que nous sommes libres de choisir notre avenir en déposant un bulletin
dans une urne. C’est dans nos luttes et par l’action directe que pourront
apparaître et se développer seulement les véritables formes de démocratie qui
nous permettront de transformer réellement et radicalement la société, pas dans
une illusoire « manifestation de la volonté populaire » que les
gouvernements européens voudraient nous faire gober !
Oui
à une Europe libertaire et égalitaire !
Nous
avons une vision universaliste d’un monde nouveau à construire et nous
envisageons à l’échelle de l’Europe comme de la planète le fédéralisme des
peuples, l’égalité sociale des individus, les échanges pluriculturels et
l’abolition totale des institutions de répression politiques et religieuses
ainsi que la disparition des frontières pour l’ensemble des citoyens du monde.
Le seul
moyen de favoriser une Europe telle que nous la souhaitons, sans classes, ni
Etats, ni frontières, basée sur l’entraide entre les peuples réside dans
l’action directe individuelle et collective que l’on pourrait résumer par :
agir au lieu d’élire qui se traduit pratiquement ici par l’abstention active et
révolutionnaire. Finissons en avec l’aliénation politique des urnes, la
délégation de pouvoir et les chèques en blanc aux politiciens. Développons et
internationalisons les luttes sociales sur des bases d’autogestion, de
fédéralisme et d’action directe. Construisons la convergence des luttes pour la
grève générale expropriatrice et autogestionnaire !
L’esprit
du congrès de St-Imier (1872), événement fondateur de l’anarchisme ouvrier et
de l’internationalisme prolétarien reste plus que jamais d’actualité :
« ...
La destruction de tout pouvoir politique est le premier devoir du
prolétariat. »
« ...Repoussant
tout compromis pour arriver à l’accomplissement de la révolution sociale, les
prolétaires de tous les pays doivent établir, en dehors de toute politique
bourgeoise, la solidarité de l’action révolutionnaire. »
LES ANARCHISTES ne présentent pas de candidats aux élections et, en principe, ne votent pas. C’est un truisme de l’écrire ici Les raisons immédiates - et très valables - en sont souvent évoquées: rejet des politiciens, de leurs partis et de leurs fausses promesses, refus de « cautionner » le système existant, etc. Ce sont des positions « morales », en ce qu’elles tiennent à la dignité de l’abstentionniste principalement, plus qu’à une intervention pratique sur le devenir du monde.
Pourtant, l’insoumission électorale ouvre des portes sur l’avenir. Non comme une arme, mais parce qu’elle témoigne du projet social ! dont nous sommes porteurs: le fédéralisme. et de l’état que nous repoussons: la démocratie. La propagande abstentionniste devrait être avant tout, celle du monde nouveau contre l’ancien.
Tous les défauts
La démocratie comme système politique, part du principe que tous les habitants d’un secteur donné peuvent et doivent faire connaître leur avis, et décider de tout ce qui s’y produit dans la sphère publique. Pour des raisons évidentes, il faut passer par des élus, des représentants. Mais les électeurs ne votent pas sur ce qui doit être fait, sur un contenu, mais sur celui qui va décider ce qui doit être fait. Puis, le système parlementaire est entièrement doublé d’un système administratif: préfets, hauts fonctionnaires de toutes sortes. et, en pratique, l’application des décisions prises repose sur leur bonne volonté. Un projet qui ne convient pas à l’administration peut être torpillé, dès en amont, par la façon dont l’information nécessaire à sa réalisation est présentée. aval, par l’inertie légendaire des corps de l’État. Les prochaines élections ne sont jamais loin...
Enfin les élus sont amenés à fréquenter assidûment tout une foule qui n’a rien de populaire, toute une bande de notables. Ce qui fait que, lors même qu’ils sont issus de milieux prolétaires, l’influence s’en trouve amoindrie au profit de celle des riches et des puissants.
Notons que, dès qu’on atteint un niveau où existe un petit début de pouvoir, la lutte interne aux partis politiques et contraintes des campagnes électorales donnent une prime à la bassesse, à la trahison, aux amitiés douteuses, etc. Les « purs » n’arrivent pas en haut des listes et ne sont pas élus. Restent les crapules...
De l’autre côté
Le fédéralisme libertaire, lui, pose le principe :chacun se mêle de ce qui le concerne, et dans la mesure où cela le concerne. Ce qui Implique, en lieu et place d’une vaste consultation tous les cinq ou six ans, suivie d’un brouillard opaque, une multiplicité de décisions à petite échelle, prises en commun par les intéressés.
Les attributions des institutions à vaste compétence, comme les assemblées régionales, nationales, européenne - si même elles subsistent - se trouvent donc très réduites, leurs sessions épisodiques.
II va de sol que les délégués sont munis d’un mandat Impératif: on ne vote plus pour un individu qui sait ce qu’il faut décider, mais pour un contenu précis, l’homme ayant obligation de défendre ce mandat dans les discussions et les votes. La révocabilité des élus en déroule, évidemment.
D’autre part, la société fédéraliste repose sur la notion de contrat, et non plus sur celle de loi. II n’y a pas de séparation des pouvoirs, législatif et exécutif, lesquels n’existent plus. Ceux qui appliquent les décisions, à tous les nivaux, sont ceux qui les prennent. Il n’existe plus de haute administration permanente, plus d’État. Le fédéralisme vrai ne se concevant pas sans égalité économique, et le pouvoir lié à la fonction et à sa permanence ayant disparu, on peut tabler sur une rotation rapide des élus, ce qui limite la corruption.
Vers la liberté
On le voit, notre projet va infiniment plus loin qu’une question de vote. II s’agit d’un changement très profond des institutions, ou, plus exactement, du remplacement de ce qui est institutionnel par une organisation fluctuante, dont chaque construction ne dure que le temps de sa nécessité. Notre message ne peut se réduire au refus des élections: nous voulons faire partager au plus grand nombre notre projet de libération. L’abstention en vient comme une conséquence naturelle, logique.
La transformation de la société sera le fait de l’insurrection des laborieux contre les puissants Notre tâche urgente est donc de distiller l’idée fédéraliste et égalitaire dans les larges masses, d’y impulser des pratiques
Dès lors, entretenir l’habitude de la délégation démocratique, c’est aller contre nos propres buts Présenter ou défendre des candidats, c’est fouler aux pieds la confiance. si nécessaire et aujourd’hui si rare, que les classes ouvrières peuvent avoir en elles-mêmes. C’est leur nier la capacité politique. L’arme du prolétariat, c’est l’action directe; sa Constitution, c’est le fédéralisme. Toute politique électorale est ennemie de l’émancipation humaine.
Encore une foire
électorale ! Rien d’époilant ce coup-ci : il ne s agit que des
conseils généraux d’arrondissement. De la roupie donc ! Mais de la sale
roupie, de l’infecte poison, comme d’ailleurs toutes les fumisteries votardes.
En effet pour quoi nous fait-on voter ? Pour escamoter nos droits et nous
faire gober que si nous sommes malheureux et opprimés, c’est que nous aimons
l’être. Quand nous avons donné pleins pouvoirs aux « jean-fesses »
que nous qualifions « nos élus », les chameaucrates se paient notre
tête : « Vous êtes dans la purée ? à vous la faute ! Il
fallait voter mieux. » Et bonne poire, le populo se laisse foutre de
soi ! Il se console en promettant de voter mieux le prochain coup.
Quelle infecte
couleuvre ! Voter bien ou mal ne change rien à l’alignement social :
ce n’est pas la façon dont on abdique qui est mauvaise, c’est l’abdication elle-même.
On s’imagine, en changeant les types qui font tourner la manivelle sociale,
empêcher cette garce de mécanique de nous dégraisser et de nous broyer.
Erreur, nom d’une pipe !
C’est les
institutions qui sont dégueulasses et c’est à elles qu’il faut s’en prendre.
Non pour les rafistoler, mais pour les fiche carrément au rancard.
Et comme
dans le fumier social les institutions s’étayent l’une l’autre et concourent
toutes à notre écrabouillage, c’est à toutes qu’il faut faire la guerre.
C’est
pourquoi, malgré que les Conseils Généraux et ceux de l’arrondissement ne
soient guère que la trente-sixième roue de la guimbarde gouvernementale, il n’y
faut pas ménager les bâtons, afin de paralyser tant et plus leur satané
fonctionnement.
(1) Source : « Père Peinard », 7 août 1896. Emile POUGET (secrétaire adjoint de la CGT de 1902 à 1908)
Voter ça sert à quelque chose ? On a tous déjà entendu ça, on l’a tous pensé au moins
une fois. Ne pas voter, oui, mais pourquoi faire ? Ne pas voter c’est s’exprimer sur un choix de
société : le refus d’une hiérarchie entre ceux qui décident sans aucun
contrôle, et une population qui n’a d’autre droit que d’élire celui qui va
la diriger. La surenchère sécuritaire, les « affaires »,
l’Etat qui cède aux intérêts privés, c’est le résultat de l’approche des
élections. Qui peut croire que Chirac voulait réduire la fracture
sociale et Jospin appliquer une politique de gauche ? Les élections font le jeu de l’extrême-droite qui
profite des subventions. Si tu votes, tu permets à d’autres de décider à ta
place. Pour s’exprimer il faut refuser de voter et lutter pour
ses droits.
Début Avril 2002
Le seul tour intéressant, c'est le 3ème tour
social !
Les élections
ne changeront rien
Ä A la question des retraites : Jospin comme Chirac sont au
diapason pour s'attaquer, immédiatement les élections passées, aux retraites des
salariés (voir sommet de Barcelone). D'abord 40 annuités pour les
fonctionnaires au nom de l'équité (et pourquoi pas dans l'autre sens, 37,5
annuités pour tout le monde), puis progressivement jusqu'à 45 annuités, comme
le réclame le MEDEF, avec en prime les fonds de pension, maquillés sous le
terme d' "épargne salariale".
Ä A la question des services publics : méthodiquement
dépecés sur l'autel des critères européens de rentabilité. On va asphyxier et
on va fermer encore plus d'hôpitaux, d'écoles, de bureaux de poste…
ÄA la question des licenciements : à Mitsubishi comme
ailleurs, les patrons vont continuer de jeter les salariés comme des kleenex.
Ä A la question des salaires : les plus gros patrons français
ont augmenté, en moyenne, leurs salaires en 2001 de 34 %, mais les smicards se
voient, par les mêmes, quasiment accusés de mettre en péril la santé de
l'économie ! Et l'Etat patron a généreusement accordé aux fonctionnaires pour
2002, en tout et pour tout, 0,6 % d'augmentation déjà bouffés dès le mois de
janvier par l'inflation.
Ä A la flexibilité et à l'annualisation
: les lois Aubry et maintenant le décret Sapin dans la fonction publique,
ont dévoyé complètement la revendication historique des travailleurs de
réduction du temps de travail.
Ä Au contrôle social, au flicage et à la répression qui se développe
contre tous les mouvements sociaux.
Pas de chèque
en blanc
Aujourd'hui
comme hier, la seule chose qui peut faire reculer les patrons et les
politiciens, c'est la lutte sociale et de toute évidence, au vu des conflits
qui se multiplient, de plus en plus de salariés le comprennent.
Fidèles à nos principes et confortés par l'histoire
et par les faits, les anarchistes ne
présenteront ni ne soutiendront aucun candidat "petit" ou
"grand" aux présidentielles, comme aux législatives, comme
d'ailleurs à aucune autre élection où la population est poussée à déléguer son
pouvoir sans possibilité aucune de contrôle des élus. Nous n'avons jamais fait,
nous ne ferons jamais de chèque en blanc, en politique encore moins
qu'ailleurs.
Ni alibi, ni
faire-valoir
Certains candidats prétendent utiliser les élections
comme tribune pour exprimer des idées. Nous considérons pour notre part, que c'en
est une bien mauvaise, choisie et mise en place par le système que nous
combattons.
Il n'est pas
dans nos intentions de nous placer sur le terrain de nos adversaires de classe,
de nous faire financer par eux et de jouer les alibis démocratiques ou les
faire-valoir des farces électorales.
Agir au lieu
d'élire,
c'est bien de cela dont nous vous proposons de discuter lors des
journées
libertaires des vendredi 26 et samedi 27 avril 2002,
à la maison de
quartier de Villejean à Rennes (rue de Bourgogne).
Débats, tables
de presse, exposition, concerts
(dont celui
des "Casse-Pipe" le samedi 27 avril)
Fédération Anarchiste - Groupe La Commune - 9 rue Malakoff - 35000 Rennes - Tél. 02.99.67.92.87
Permanence les mercredis et samedis après-midi. WWW.falasociale.org
[1] Voir l'évolution des statistiques du taux d'abstention aux premiers et second tours des élections présidentielles, législatives, municipales, régionales, européennes depuis 1958 sur http://www.tns-sofres.com/etudes/dossiers/d_abstention.htm