Union Locale LA COMMUNE FEDERATION ANARCHISTE Rennes
La convention d’aide au retour à l’emploi passée entre les
MEDEF, CFDT, CFTC et CGC, avec l’agrément du gouvernement, c’est
finalement :
* Le Plan d’Aide au Retour à l’Emploi (PARE), un contrat
signé entre l’Assedic et le/la privé(e) d’emploi.
* Le Projet d’Action Personnalisé (PAP), l’équivalent du
PARE mais signé avec l’ANPE.
MAIS C’EST
SURTOUT :
- Une obligation !
Pour le/la chômeur/chômeuse, impossible d’y
échapper dès juillet 2001 si il/elle fait partie des 42 % à être indemnisés car
la signature entraîne le versement des allocations et l’accès au service
facilitant le retour à l’emploi : Le chantage du retour à l’emploi à
n’importe quel prix ! Pour les chômeurs actuels et ceux à venir c’est la
promesse de flexibilité, d’une annualisation du temps de travail, de précarité,
de sanctions, de flicage, d’un renforcement du contrôle social.
-
Une individualisation du système d’entraide !
Un contrat individuel remplace le droit
collectif à l’indemnisation ayant cours auparavant. Avant le PARE, il fallait
travailler suffisamment pour avoir le droit de toucher des allocations de
chômage, désormais, on doit en plus signer un plan avec l’Assedic et l’ANPE.
- Encore du fric pour les patrons ! Prenons aux pauvres pour donner aux riches !!
Il est prévu des aides larges aux
employeurs quand les chômeurs/euses rencontrent des difficultés à se réinsérer.
L’employeur peut alors bénéficier d’une aide dégressive selon des modalités
définies par la commission paritaire de l’assurance chômage : 40 % des
droit ouverts par le chômeur/se dans la poche du patron la première année sans
obligation de garder la personne au-delà d’un an, 30% la deuxième année et 20 %
la troisième année avec en prime, une baisse des cotisations sur les trois ans
à venir pour le patronat : elles passeront de 63,79 % à 55,68 % !
-
Le financement
L’Unedic, excédentaire de 100 milliards grâce à l’Allocation Unique dégressive (AUD) (merci la CFDT !), fait un beau cadeau à l’Etat puisqu’elle lui verse 30 milliards de francs. Cet argent, auparavant géré par les Assedic est dorénavant redistribué au bénéfice de l’Etat et sera utilisé comme bon lui semble, par exemple pour tous ceux qui seront obligés de dépendre de la solidarité collective ainsi que pour le renforcement des effectifs de répression garantissant la paix sociale.
-
Les devoirs du/de la chômeur/se
Un diplôme ne sera plus le seul garant
d’une qualification et de la recherche d’emploi qui lui sont liées. Dans le
cadre du PARE et du PAP, le chômeur devra passer des entretiens, des
« évaluations de ses capacités professionnelles », réaliser des
« actes positifs de recherche d’emploi », accepter qu’on tienne à
jour un catalogue de tout ce qu’il est capable de faire dans le cadre d’un
travail au lieu de tenir compte d’abord de la qualification, et risque de
devoir accepter n’importe quel boulot et le salaire qui suit. Il sera
« formaté », « modelé » selon les seuls désirs du patronat
et les exigences du marché du travail. Au lieu d’un réel projet personnel et
professionnel, c’est un projet d’action patronal et un plan d’aide de retour à
l’exploitation qui sont proposés.
-
La discrimination
Ne pourront bénéficier les allocations de
retour à l’emploi de l’Assedic et des services de l’ANPE que ceux qui auront
déjà suffisamment travaillé.
D’autre
part, les « employables » distingués des « inemployables »
serviront de cheptel de main d’œuvre grâce aux aides accordées aux employeurs.
- Le flicage
Les « employables » subiront des
entretiens approfondis pour :
-
que l’on soit sûr que ce sont de vrais demandeurs d’emploi
-
comparer les capacités ou qualifications professionnelles validées aux offres
disponibles du marché du travail (article 14).
- Vérifier que le/la demandeur/se d’emploi s’implique réellement dans cette recherche, les agents Assedic et conseillers/ères ANPE en étant juges, comme si nous n’étions pas capables de connaître nos propres situations ! Ce qui aura pour conséquences la suppression progressive des conventions collectives en faveur de salaires « normalement pratiqués » (on sait ce que signifie la norme pour les patrons !), une mobilité obligatoire, le choix du lieu de travail n’étant pas un argument de refus.
-
Et la cerise sur le gâteau :
12 mois après la signature du PARE vient le « projet de conversion »
(article 17) qui offre comme avantage au demandeur d’emploi d’accepter tout et
n’importe quoi. Vive la déréglementation du travail !
- Et la sanction
Un dossier sur le/la privé/e d’emploi est
constitué auprès de l’ANPE et détenu par l’Assedic. S’il contient des
conclusions négatives, il est renvoyé au service de contrôle de la recherche
d’emploi avec comme sanction possible l’exclusion temporaire ou définitive du
revenu de remplacement.
Comment
lutter contre ce plan d’aide au retour à l’exploitation
Nous ne sommes pas des machines à produire
des richesses. Nous avons un pouce préhenseur et un bulbe encéphalorachidien
hyper développé. Le travail n’est pas un but dans la vie ; il doit avoir
une utilité sociale et c’est à nous de la définir. Vu que nous assurons la
production des richesses, nous devons en bénéficier totalement et sans partage
avec ceux qui spéculent sur le travail fourni.
Notre
force est dans l’organisation et la résistance contre les oppresseurs et cela
au-delà des clivages traditionnels entre les salarié-e-s, les chômeurs/ses,
étudiant-e-s, retraité-e-s.
Prenons notre
vie en main !
UNION REGIONALE BRETAGNE DE LA FEDERATION
ANARCHISTE
Groupe La
Commune, MJC La Paillette, rue du pré de Bris, 35038 Rennes Cedex