Union Locale LA COMMUNE FEDERATION ANARCHISTE Rennes
GRÈVE GÉNÉRALE
Les grèves et manifestations du Mardi 3 Juin ont été massives sur toute la France comme les journées d’actions et de grèves interprofessionnelles du 1ier Février, du 3 Avril , du 1ier, 19, 22, 25 Mai... A leur habitude, les médias, propriété soit de l’Etat, soit de multinationales de la communication ou du BTP (TF1) ont minimisé la mobilisation. Ainsi, selon France 2, aucune manifestation n’a eu lieu dans tout l’Ouest de la France. La manifestation de 15.000 personnes de Rennes n’a donc jamais eu lieu ! Par endroit la grève s’étend aux entreprises du privé. De nouveaux secteurs ont rejoints la grève. A Rennes, les salarié-e-s de Thomson, l’URSSAFF, Transpac-Equant, et des délégations de Citroen et Gomma étaient présent-e-s dans la rue.
Malgré cette mobilisation, le gouvernement n’a pas bougé d’un pouce et considère les manifestant-e-s avec la morgue caractéristiques des aristocrates pour la plèbe. Les personnels de l’Education Nationale n’ont pourtant pas fait grève pour obtenir un report de la régionalisation à l’automne. De même, les salarié-e-s du privé et du public ne se sont pas mobilisé-e-s pour obtenir une retraite au rabais. Dans les cortèges, les salarié-e-s et agents exigent le retrait du plan Fillon, l’abrogation des mesures Balladur, le retrait du projet de décentralisation. De plus en plus les militant-e-s de base émettent le mot d’ordre de " Grève Générale! " à l’opposé des positions de leur confédération. Bernard Thibault a appelé le soir du 3 Juin à un élargissement du mouvement, mais a fait preuve d’une certaine habileté de langage pour ne pas appeler à la grève générale.
Les manifestant-e-s et grévistes (certains sont en grève dans l’éducation Nationale depuis 2 mois) ont bien compris que le succès du mouvement dépend de l’extension de la grève. Au lieu de cela, Bernard Thibault appelle une fois encore à un temps fort d’action le Mardi 10 Juin.
De qui se moque-t-on ?
Cette logique de " temps fort " appelle la constitution de " temps morts ". (quand tout le monde travaille, et que Mr le Baron s’enrichit). Pour obtenir le retrait des plans Raffarin – Fillon - Ferry, les travailleur-se-s devront bloquer durablement le pays, comme en Hiver 1995, où Juppé avait remballé son plan anti-social.
Si le gouvernement et le MEDEF faisaient passer leur réforme des retraites, et avec la démoralisation qui marquerait ensuite le monde du travail, d’autres mesures anti-sociales n’auraient alors aucune difficulté à passer : le Revenu Minimum d’Activité, la réforme des retraites complémentaires pour le privé, la privatisation de la Sécu… La gauche plurielle, en trahissant les intérêts des travailleur-se-s, portait déjà l’unique responsabilité de la présence du F.N. au second tour de la présidentielle. Le prix à payer pour l’échec de ce combat pour nos retraites serait alors des travailleur-se-s aigri-e-s par un sentiment d’inutilité et d’inefficacité de l’action sociale revendicative et collective, avec le danger qu’ils ou qu’elles se tournent vers le F.N. ? Les syndicats réformistes sont-ils en mesure d’endosser cette responsabilité ?
Nous n’avons plus le choix : pour faire plier l’Etat et la clique patronale, il faut reconduire la grève tout de suite et l’étendre. Faisons pression sur les instances de contrôle et d’assujettissement des luttes que sont les organes directeurs des confédérations.
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