INTERVENTION INTRODUCTIVE A LA REUNION PUBLIQUE du 03/12/2002

 

 

Bonsoir à tous et à toutes,

 

La Réunion Publique de ce soir est organisée par le groupe La Commune de la Fédération Anarchiste. Nous avons invité plusieurs organisations proches à tenir des tables de presse.

 

Je vais rappeler brièvement ce qu'est la Fédération Anarchiste: la FA est une organisation spécifique, qui tend à réaliser la synthèse en son sein des différentes tendances de l'anarchisme: communiste libertaire, individualiste et anarcho-syndicaliste. Les individus militants à la FA sont convaincus de la nécessité de s'organiser collectivement contre un système politique et économique qui est lui très organisé. Nous voulons réaliser une révolution globale, économique et sociale, afin que soit détruite cette société fondée sur la propriété privée ou étatique des moyens de production et de distribution, toutes les formes d'exploitation et les rapports d'autorité. Nous opposons à la société capitaliste ou communiste autoritaire un modèle de société, organisé sur le plan politique et économique de façon fédérale et non-hiérarchique, où chacun, habitant d'une commune ou producteur au travail, prendrait ses affaires en main, déciderait en connaissance de cause et se verrait rétribuer selon le principe d'égalité : " De chacun selon ces capacités, A chacun selon ses besoins, "

 

Ces principes, issus de nos principes de base organisationnels, que vous trouverez ce soir sur le table de presse, sont pour nous les conditions de la réalisation d'une société sans classe ni Etat garantissant à chacun individuellement comme à tous collectivement la liberté dans l'égalité. Mais comme le disait fort justement l'anarchiste italien Ericco Malatesta, homme de plume, mais aussi d'action, "l'Anarchie n'est pas pour nous autres anarchistes, un beau rêve à faire au clair de lune". C'est pourquoi notre action s'inscrit évidemment dans la pratique et l'actualité du XXI ème siècle.

 

Force est de constater que l'année 2002 a été jusqu'à présent particulièrement calamiteuse, en terme d'atteinte aux droits individuels et collectifs. L'écart entre riches et pauvres ne cessent de s'accroitre d'une part à l'intérieur d'un même pays, et d'autre part entre les pays du Sud et du Nord. Dans le Monde, la Guerre impérialiste se prépare, en Irak et ailleurs. En France, comme dans le reste des pays développés, les lois les plus liberticides ont été votées, par la Gauche comme par la Droite, souvent dans la plus complète illégalité au nom de la lutte anti-terroriste. Des mesures draconniennes (Extension des moyens des forces répressives de l'Etat: Armée et Police) visent à criminaliser les plus précaires d'entre nous, qu'ils soient squatteurs, raveurs, prostituées, syndicalistes ou étrangers.

 

Mais ne nous y trompons pas : les politiciens de gauche auront pourtant quelques difficultés cette fois à redorer leur blason souillé par leur habituelle turpitude de collaboration de classe, comme l'a montré leur éviction au cri de "Non à la Gauche caviar, et hors d'ici, Bourgeois !" du cortège des cheminots CGT à Paris le 26 Novembre.

 

En effet, si la droite avec Sarkozy a sorti ces lois sur la Sécurité Intérieure, Jospin avait dégainné ces fameuse lois sur la Sécurité Quotidienne, au nom de la lutte anti-terroriste, criminalisant par exemple la fraude multi-récidiviste dans les transports en commun, au moment où la revendication pour la gratuité des transports refaisait jour. De même, c'est bien sous Jospin que le travail de nuit des femmes a été légalisé.

 

A l'heure actuelle, les inégalités s'accroissant, le potentiel de révolte doit être pour l'Etat et le patronat maté par une véritable offensive contre les luttes sociales. A ce titre, la condamnation de José Bové et René Riesel de la Confédération Paysanne à 14 mois de prison a comme objectif principal l'intimidation des révoltés et révolutionnaires. D'autres syndicalistes, certes moins médiatisés en ont dernièrement fait les frais : le secrétaire de l'Union Locale CGT de Cherbourg, Alain Hébert, condamné iniquement à de la prison ferme pour action syndicale pendant l'été en même temps que 3 syndicalistes de France Telecom, dont un de la CNT qui avaient osés dénoncer publiquement le harcèlement moral dans leur entreprise, se sont fait radier de la Fonction Publique d'Etat, ce qui est un fait unique pour de tels agissements dans l'histoire moderne. Rappelons que chaque année en France, 17 000 Syndicalistes en moyenne se font licencier. La démocratie de proximité dont parle Mr Raffarin n'est rien d'autre que l'encasernement des élèves et habitants des quartiers pauvres, et Fabrice parlera tout à l'heure certainement de se qu'implique la régionalisation.

 

Pour les dominants, la répression est donc un moyen d'obtenir par l'intimidation la docilité de ceux qui subissent les régressions sociales. Il va de soit que pour les anarchistes, la lutte contre la répression est indissociable de la lutte contre ces régressions sociales, au même titre que la lutte anti-fasciste est indissociable pour les anarchistes de la lutte anti-capitaliste. C'est donc bien de l'articulation de ces 2 luttes qu'il sera question ce soir.

 

Dans un premier temps, Jean-Pierre nous parlera du contrôle social en tant que mode de protection du système capitaliste contre ses opposants, en ce qu'il prépare l'intégration des exploités à leur propre misère, ce qui est la première étape avant de les réprimer.

 

Dans un second temps, Fabrice abordera les questions d'ordre sociales, qui sont pour les anarchistes le terrain d'investissement prioritaire. Des contre-offensives des travailleurs sont possibles, comme l'atteste la manifestation du 23 Novembre à Lannion contre les charrettes de licenciements dans le Trégor où l'Union Régionale Bretagne de la FA était présente, ou encore le Mardi 26 Novembre, qui pourrait bien appeler à des convergences public-privé de plus grande ampleur, pour peu que les militants syndicalistes de base réussissent à pousser dans le sens de l'action, comme ce fut par ailleurs le cas le 26, à contre-courant des bureaucraties syndicales. Nous sommes en effet convaincus que le changement global de société débutera par une grève générale interprofessionnelle reconductible.

 

Chacune de ces interventions durera de l'ordre de 20 minutes. La parole sera ensuite donnée à la salle, qui a été réservée jusqu'à 23 Heures. Il pourra par exemple être débattu sur la base du "Comment Agir pour ne plus avoir à Subir? "

 

 

 

 

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