61 ième Congrès : Rennes les 29, 30 et 31 Mai 2004

 

˜   Motion de soutien aux salariés licenciés de ST Microelectronics

˜   Motion « du développement a la décroissance »

 

 

Soutien aux salariés licenciés de ST Microelectronics

Le 61e congrès de la Fédération Anarchiste apporte son soutien aux salarié(e)s de STM en lutte depuis plus de 9 mois contre le plan de licenciement qui les jette à la rue et la délocalisation de leur outil de travail. Face au capitalisme qui broie les individus, la Fédération Anarchiste considère que seule une égalité économique et sociale, passant par l’abolition du salariat, sera à même de construire un autre futur par la gestion directe des salarié(e)s eux-mêmes. Cela nécessite une révolution libertaire, solidaire et égalitaire.

 

Motion « du développement a la décroissance »

Le développement des forces « productives », conçu par le capitalisme comme la finalité de l'histoire, a engendré une nouvelle religion, celle de la croissance économique. Selon les promesses de l'idéologie libérale, le bonheur devait se mesurer à l'aune du PNB.

Après un demi-siècle de « progrès », le vaste chantier des « modernistes » prend des allures de ruines. L'homme est atteint dans sa chair et dans sa dignité : aliénation par le travail, chômage, précarité, stress, solitude, mal-être... Les inégalités sociales, tant entre pays riches et pays pauvres qu'à l'intérieur de chaque nation, n'ont jamais été aussi fortes. Allumés et entretenus essentiellement pour des enjeux stratégiques, les conflits armés germent sur tous

les continents.

Mais surtout, parce qu'il met gravement en péril les générations futures, le bilan lié à l'environnement s'avère proprement désastreux. L'empreinte écologique globale de l'humanité (c'est-à-dire le niveau d'épuisement des ressources et de perturbation des mécanismes régulateurs) dépasse d'ores et déjà de 20 % les capacités biologiques de la Terre. A plus ou moins long terme, si l'on maintenait les tendances actuelles, il nous faudrait des  ressources équivalant à plusieurs planètes. La croissance n'est plus possible.

Pour remédier à cette situation, le « développement durable » est désigné par les détenteurs du  pouvoir (politique, économique, médiatique...), ainsi que par la fraction altermondialiste qui rêve d' « humaniser » le capitalisme, comme la panacée. Mais la supercherie ne résiste pas à une réflexion un peu sérieuse. L'ambiguïté même du terme en assure le succès : elle masque le problème en donnant l'impression de le résoudre. Pis, elle déplace un problème pour en créer un autre, plus épineux. Pour les bénéficiaires de la « mondialisation », il ne s'agit nullement de remettre en cause le principe d'économie libérale, mais de faire accepter les  règles de l'Organisation Mondiale du Commerce, avec la perspective, pour quelques centaines de multinationales, de privatiser un peu plus des domaines vitaux comme l'eau, l'alimentation, la santé. Le marché est chargé de remédier à la destruction de la planète infligée par... le marché, la seule concession consistant à en atténuer les dégâts les plus visibles, pour autant que subsistent les profits.

Puisque l'impact écologique met en évidence un « sur-régime » par rapport aux ressources de la planète, il faut s'orienter vers une décroissance physique, c'est-à-dire réduire progressivement la quantité de matières premières et d'énergie mise enjeu. La décroissance n'est pas un choix idéologique ; elle est une nécessité absolue.

Si aucune société n'est écologiquement innocente, c'est-à-dire si le développement de l'humanité s'accompagne toujours d'une transformation du milieu, c'est bien la course au profit, à l'accumulation, avec la création continue de besoins artificiels, qui produit une accélération fulgurante de la dégradation des écosystèmes. Le préalable à la mise en œuvre de cette décroissance est donc la disparition du capitalisme. Parce que ce système a besoin d'une croissance pour survivre, parce que sa logique propre est une dynamique suicidaire, il ne peut accomplir cette décroissance... sauf à supprimer massivement les populations pauvres, c'est-à-dire à perpétrer des génocides.

La deuxième condition est la suppression de l'Etat, dans la mesure où cette dynamique capitaliste ne s'accélère qu'avec la collaboration des différents gouvernements : multiples subventions, mise en place d'infrastructures, prise en charge par la puissance publique de la formation, de la recherche, des coûts environnementaux, des pertes financières, cadre juridique sur mesure... Ne pas s'atteler à la disparition de l'Etat reviendrait à épargner un pilier fondamental du système et un adversaire redoutable, et donc à rendre impossible la transformation profonde de la société.

Toute solution qui ferait l'économie d'une redistribution des richesses serait fatalement vouée à l'échec. Pour que la décroissance puisse être maîtrisée par les différentes populations, pour qu'elle n'ouvre pas la voie à la barbarie des conflits pour l'appropriation des ressources ou aux mesures draconiennes d'un totalitarisme, le problème doit impérativement être posé dans une perspective d'égalité économique et sociale, la gratuité des services publics pouvant constituer un levier essentiel dans cette construction.

Si la démarche individuelle de simplicité volontaire, c'est-à-dire l'adoption d'un mode de vie différent peut représenter la base « philosophique » d'une société soucieuse des générations futures, il est clair que la somme des comportements individuels écologiquement «responsables » ne saurait suffire, loin s'en faut, à édifier une société de décroissance. Ne serait-ce que parce que les domaines les plus dévoreurs d'énergie et de matières premières (complexe militaro-industriel, transports, agriculture...) relèvent de politiques globales, et donc de décisions collectives. Il serait illusoire de penser que nous pourrions faire l'économie d'une révolution.

Parce que la maîtrise par chacun de sa propre existence, parce que la définition par chacun de ses propres besoins ne peuvent en aucun cas justifier une production boulimique, source d'un travail aliénant, seule une société fédéraliste, autogestionnaire peut assurer conjointement l'égalité économique, la justice sociale et la préservation des ressources naturelles.

 

Sur ces bases, le 61e congrès de la Fédération Anarchiste décide de mettre en place une commission chargée notamment d'approfondir la réflexion et d'impulser dès maintenant une campagne fédérale.

 

 

60 ième Congrès : Besançon le 9 Juin 2003

˜   Motion antipatriarcale

˜   Construisons la Grève Générale !

 

 

Motion antipatriarcale

 

Le 60ème congrès de la Fédération Anarchiste réaffirme la nécessité de la lutte antipatriarcale, définie comme la lutte contre le système social qui organise la domination politique, économique, culturelle et sociale des hommes sur les femmes au travers des constructions sociales que sont la « féminité » et la « masculinité », intégrées à grand renfort de modèles éducatifs sexistes.

Inégalités de salaires, d'accès à la parole, domination et violence physique, psychologique et sexuelle, exploitation économique des femmes et des enfants au moyen du travail domestique, homophobie, lesbophobie et transphobie, aliénation individuelle par les schémas virilité/soumission, déni du droit des individu-e-s à disposer de leur corps, restent la triste réalité sociale.

Afin de reprendre l'offensive sur le sujet, il convient d'agir selon 2 axes :

-         Sur le plan social : s'attaquer aux fondements du patriarcat et sa matérialisation, le sexisme, de manière collective et organisée : contre le publisexisme, contre les modèles sociaux masculins/féminins obligatoires, contre l'homophobie, la lesbophobie et la transphobie, contre la prostitution et la pornographie, pour le droit des femmes à disposer de leur corps, contre l'exploitation économique (utilisation du travail gratuit des femmes dans la sphère domestiques, inégalités de salaires). Pour cela, dans la mesure du possible, des outils collectifs (campagnes, affiches, autocollants) seront mis en place sur proposition notamment de la commission antipatriarcale.

-         Assurer la place des femmes et des féministes au sein des organisations dans lesquelles nous sommes investi-e-s. Pour cela, nous devons être particulièrement vigilant-e-s quant à nos pratiques individuelles et collectives : remise en cause des fonctionnements et comportements sexistes intégrés du fait de l'éducation, création d'un cadre fraternel et sororal de discussion permettant un accès égale et réel des femmes à la parole. De même la féminisation des textes, autocollants et affiches produites est souhaitable, en ce que le langage est l'intermédiaire par lequel nous donnons sens aux choses et aux phénomènes sociaux, économiques, culturels, politiques, etc. Sous estimer l'importance du langage et surtout du langage genré c'est renoncer à s'attaquer à un facteur important de reproduction sociale de l'ordre patriarcal.

 

En tant que femmes et hommes militant à la Fédération Anarchiste, nous savons que nous ne nous situons pas en dehors des rapports de dominations qui structurent cette société, même si nous aspirons à en sortir afin de réaliser la liberté réelle et l'égalité politique, économique et sociale. Nous devons donc nous donner les moyens de les déconstruire au niveau individuel et de les abolir au niveau collectif, par l'action individuelle et la lutte sociale, qui sont complémentaires et en rien contradictoires. C'est donc à l'ensemble des militants et militantes de la Fédération Anarchiste de faire exister cette problématique et ces pratiques, en ce que nous refusons toute hiérarchie entre les luttes.

 

Adoptée à l'unanimité

 


Construisons la Grève Générale !

 

Le mouvement social actuel, avant de devenir massif, fut impulsé par les maîtres d'internat-surveillants d'externat (MI-SE), les aides-éducateurs et les emplois-jeunes. Le conflit, entamé en octobre 2002, trouva un souffle nouveau lorsque l'ensemble des personnels de l'Education Nationale réagirent à la loi sur la décentralisation (plan Ferry).

 

Puis, l'annonce du Plan Fillon mobilisa plus largement encore. Elle entraîna la jonction de la lutte avec le secteur privé, et avec une dimension interprofessionnelle. La décentralisation de l'Etat, initiée par la gauche en 1983, et la casse du service public répondent à une maximisation des profits, voulue par le capital. Elle passe par l'abaissement du coût global du travail (licenciements, précarité, flexibilité) et la recherche de nouvelles sources de profits à des fins de spéculation (privatisation des services publics, remise en cause des retraites et de la protection sociale).

 

Parallèlement à cela, les gouvernements successifs ont adopté des dispositifs sécuritaires (Loi sur la Sécurité Quotidienne et Loi sur la sécurité intérieure) dont les travailleurs et travailleuses en lutte subissent les effets de plein fouet. Face à la répression, l'entraide et la solidarité doivent être nos réponses.

Malgré la montée en puissance du mouvement et la généralisation de la grève reconductible, les directions syndicales n'ont pas entendu les attentes des salariés en lutte : pas d'appel à la grève générale, journées d'action éparses. Sur le fond même, les trahisons  attendues et l'absence de positions lisibles des confédérations majoritaires sont les éléments supplémentaires qui freinent les dynamiques de lutte. D'autre part, toujours soucieux de préserver les intérêts du patronat et de l'Etat, les médias après avoir tû, minorent maintenant les mobilisations.

L'effervescence du mouvement a permis : des liens entre différentes catégories de personnels, la mise en cause de la hiérarchie syndicale, la volonté d'échanger de l'information, l'émergence de créativité solidaire, des actes de désobéissance et surtout la constitution et la pérennisation d' Assemblées Générales, et de comités de grève souverains. C'est ce type de pratique libertaire qui a seul permis la continuité de la mobilisation.

Quelles que soient les concessions qui seraient faites par l'Etat, la logique capitaliste sera toujours à l'oeuvre, comme cela se passe aussi dans d'autres pays (Autriche, Allemagne, Portugal.). Seule la grève générale autogestionnaire et l'extension du conflit, y compris en dehors du monde du travail, permettront non seulement de mettre à bas les plans patronaux et gouvernementaux, mais aussi d'ouvrir les perspectives d'une autre société.

 

Les militant-e-s FA investi-e-s dans les luttes sociales en cours appellent à :

-         intensifier et étendre le mouvement sur des bases autogestionnaires ;

-         généraliser la grève interprofessionnelle public/privé ;

-         construire les bases d'une société libertaire fondée sur le partage égalitaire des richesses dans une optique émancipatrice qui passe par l'abolition du salariat et du capitalisme.

 

Motion adoptée à l'unanimité du 60ème congrès

 

 

59 ième Congrès : Rouen

 

˜    Motion d’orientation : Adresse aux libertaires

˜    Motion Anti-électorale

˜    Motion pour un Front Social Anticapitaliste, Antifasciste et Antipatriarcal

 

 

 

Motion d'orientation : Adresse aux libertaires

 

Aujourd’hui, les idées anarchistes refont surface partout sur la planète, ce qui ne peut que nous réjouir. Pour étendre au plus profond dans la société nos convictions, pour engranger l'avancée de nos idées et de nos pratiques, il est indispensable de mettre en commun nos réflexions et nos expériences.

La mise en réseau du mouvement libertaire est le défi de la décennie qui vient. Cette mise en réseau se fera dans le respect de la spécificité de chaque composante du mouvement libertaire. Elle se construira dans les luttes sociales et dans les localités, où les exemples de pratiques communes des libertaires se multiplient déjà.

 

A tous les niveaux, nous entendons dépasser les conflits qui ont trop longtemps déchiré et affaibli le mouvement libertaire, agir et nous exprimer ensemble chaque fois que cela sera possible, avoir des initiatives communes, bref, aller nettement de l'avant dans la voie d'une réelle coordination des libertaires, en France comme au niveau international.

Cette recherche de coordination ne signifie pas une uniformité de pensée ou une fusion organisationnelle. Des différences d'orientation existent entre les courants du mouvement libertaire. Nous ne disons pas qu'il faut taire ces différences, mais au contraire qu'il est temps de les accepter sans qu’elles soient un obstacle aux débats et à l’action. Car les divergences ne doivent pas masquer l'essentiel : aboutir à une société sans état, sans classe, basée sur le fédéralisme.

De ces échanges pourront naître des idées nouvelles, utiles à l'affirmation d'un combat libertaire contemporain. Les libertaires entendent en effet peser ensemble dans les débats de société. Ils veulent gagner à leurs idées de nombreux nouveaux militants -es- et sympathisants -es-, et évoluer grâce à elles et eux. Contribuant ensemble à l'affirmation d'un projet libertaire de société sans classe. Ils combattront également les honteuses récupérations et les amalgames démagogiques des soi-disant «libéraux-libertaires" ou des «anarcho-capitalistes".

 

Pour avancer vers cette coordination du mouvement libertaire, nous adoptons une première série de résolutions :

 

I. Solidarité des libertaires face à la répression.

Alors que le pouvoir tente de criminaliser les mouvements sociaux et que la répression frappe durement de nombreux militants -es-, l'affirmation d'une solidarité est plus que jamais nécessaire. Solidarité réciproque des militants -es- et des courants libertaires. Solidarité des libertaires en direction de toutes et tous les militantes -s- du mouvement social.

 

2 Mutualisation des informations.

Les composantes s'engagent à se tenir mutuellement et régulièrement au courant des mobilisations auxquelles elles sont amenées à participer. Cet échange d'informations peut prendre également d'autres formes : diffusion réciproque des publications dans les librairies, écho fait dans les journaux respectifs des communiqués…

 

3. S'exprimer ensemble.

Des interventions communes des libertaires, tant locales qu'à tous les niveaux, sont souhaitables : tracts, affiches, déclarations, cortèges ou pôles communs dans les manifestations... Autant de possibilités à discuter avant chaque initiative, ces expressions communes ne revêtant aucun caractère "obligatoire" ou "exclusif ", elles n'interdisent nullement les expressions et les choix propres à chaque composante.

 

4. Mener le débat.

Loin de vouloir faire taire l'expression d'opinions différentes et même divergentes entre libertaires, cette motion tend à ce que les composantes s'engagent à se voir et entendent contribuer à de véritables débats, y compris contradictoires au sein du mouvement libertaire, mais menés dans l'esprit d'écoute et de respect mutuel. Les attaques malveillantes, les critiques non étayées, les mises en cause des personnes seront évitées. Et, si de graves différends apparaissaient, les militants -es- impliqués -ées- veilleront à chercher ensemble les meilleures solutions.

 

5 Conduire et coordonner des actions.

Cette motion, sans prétendre décider de ce que l'avenir permettra de construire, incite l'ensemble des composantes du mouvement libertaire à agir de manière coordonnée contre le système de soumission et de domination aujourd'hui en place. Elle propose ainsi de participer à la construction de forces décisives de transformation sociale reposant sur la solidarité, l'égalité économique et sociale et l'anti-étatisme.

 

Motion Anti-électorale

 

La Fédération anarchiste ne peut se féliciter de la victoire d’un Chirac, tout comme elle n’aurait pu se réjouir de celle d’un Jospin ou de qui que ce soit de plus fasciste. Nous rappelons que le principe de la démocratie représentative est d’abandonner sa voix et son pouvoir au profit d’un politicien. Á cet égard, rien n’a changé : malgré les taux d’abstention records jusqu’à ce pathétique second tour (les politiques antisociales de droite comme de gauche et l’impunité des élus en sont la cause principale), les élections passent et les problèmes restent…

La majeure partie des partis politiques, des organisations syndicales et des associations a voulu nous faire croire qu’il fallait sauver la République ; celle-là même qui, pilotée de nouveau par Chirac, met en danger nos libertés fondamentales.

Á gauche ou à droite, plus personne ne remet en cause une société fondée sur les inégalités économiques et sociales : tous défendent le droit d’opprimer et d’exploiter autrui. Nous n’avons rien à attendre d’eux. Á coups de privatisations, de casses du service public, de lois sécuritaires, les gouvernements successifs sont responsables et coupables. Qu’ils ne comptent pas sur le mouvement social pour les sortir du gouffre.

La démocratie ne protège pas de l’extrême-droite. Aujourd’hui en Europe, cette dernière est présente dans de nombreux gouvernements : Italie, Autriche, Danemark, Pays-Bas… Les élections n’ont jamais barré la route au fascisme, très souvent, le vote a légitimé les pires canailles ; Hitler et Mussolini sont arrivés au pouvoir par les urnes et c’est la chambre des députés qui a investi Pétain des pleins pouvoirs.

Les abstentionnistes ont toujours été calomnié-e-s. Quand ils/elles ne sont pas accusé-e-s de faire le jeu de la droite, ils/elles sont désigné-e-s comme les responsables des scores de l’extrême-droite.

Depuis des années, la social-démocratie et l’extrême-gauche parlementaire ont toujours muselé les mouvements sociaux en présentant comme seul débouché possible aux luttes, l’échéance électorale. Aujourd’hui, l’échec de cette stratégie attentiste est patent. Il faut sortir de l’impasse : pied à pied, dans les luttes sociales, dans tous les lieux et espaces, et au quotidien, nous devons développer collectivement des alternatives au capitalisme, au nationalisme, à la xénophobie, à l’Etat et  au patriarcat et proposer un autre projet de société.

Ce projet devra remplacer l’exploitation de tous par la gestion directe de la production et de la distribution des richesses, par et pour la population. Ce projet, au lieu de confier la gestion des intérêts de la population à une minorité de privilégié-e-s, devra structurer l’intervention directe de chacun-e dans les décisions le/la concernant. Il est de la responsabilité de chacun-e de le faire vivre partout.

Partout, affirmons notre présence. Occupons le terrain, soyons actifs, manifestons. Avec toutes celles et ceux qui aspirent à une autre société, construisons une alternative sociale, d’émancipation, de liberté et de justice.

 

Motion acceptée à l’unanimité moins une abstention

 

Motion pour un Front Social Anticapitaliste, Antifasciste et Antipatriarcal

 

Quels que soient les résultats des échéances électorales passées et à venir, nous constatons que les politiques menées en France et en Europe intensifient  les logiques de régression sociale et de répression déjà mises en œuvre par les gouvernements de droite comme de gauche.

Cette situation nous conduit à réaffirmer la nécessité pour le mouvement social de reprendre l’offensive. C’est en ce sens que nous appelons à la création ou au renforcement d’un large Front Social Anticapitaliste seul rempart au fascisme, aux dérives sécuritaires, à la misère sociale et au patriarcat car aucune solution réelle ne sortira des urnes.

 

Nous envisageons ce front social dans une véritable dynamique de rupture, c’est à dire anticapitaliste, anti-sécuritaire et assurant l’autonomie du mouvement social. Si ce front social  doit être le plus large possible sur ces bases, il se devra donc d’être déconnecté des logiques et échéances électorales.

Ce front social doit servir de base à la constitution de réseaux d’acteurs et d’actrices du mouvement social dans une logique de solidarité et de convergence des luttes.

 

Nous pensons qu’un certain nombre de revendications à court terme peuvent être fédératrices, tout autant qu’elles rentrent en rupture avec les logiques capitalistes, patriarcales et étatiques:

 

_ Gestion directe des retraites dans une logique de répartition égalitaire

 

_ Amélioration et gestion collective des services publics  ( eau, électricité, éducation,  transport, santé…) pour aller vers l’extension de la notion de service public à l’ensembles des besoins individuels et sociaux (accès aux logements, aux moyens de subsistance essentiels…)

 

_ Revalorisation des salaires et des minima sociaux avec une véritable réduction du temps de travail et sans contrepartie de précarité, de flexibilité et de compressions salariales. 

 

_ Refus du tout sécuritaire comme organisation des relations sociales.

 

_ Véritable égalité économique et sociale entre hommes et femmes

 

Cet ensemble d’exigences impératives à court terme doit aussi nous permettre de substituer à la logique du profit et de la domination, celle de l’entraide sociale.

Ce front social et ces revendications ne seront développés et ne progresseront que par l’action sociale et syndicale directe à toutes les échelles (quartier, lieu de travail, communes…). C’est par la construction d’un rapport de force, s’appuyant sur des pratiques  d’autogestion des luttes, de grève générale, de modes d’organisations alternatifs,…, qu’une véritable alternative crédible au système capitaliste, patriarcal et étatique tout autant qu’au fascisme verra le jour.

 

Motion adoptée le 19 mai 2002 à l’unanimité moins deux abstentions

 

Accueil

Qui nous sommes

Nous rencontrer

Nous écrire

Le L.A.R.

Action &

Agenda

Actualités

Théorie & Textes

Liens

CRASER-FA