NATIONALISME

 

Anarchisme, cultures, nations...

 

C'est à la lumière des principes fondateurs de l'anarchisme que nous pouvons aborder clairement les questions culturelles ou identitaires.

L’anarchisme se fonde sur trois revendications majeures : la liberté des individu-e-s, l'égalité économique et sociale et l’entraide. Le fonctionnement anarchiste d'une société repose donc sur la libre association des individu-e-s qui la composent, l'efficacité étant garantie par la pratique fédéraliste.


 D'une part, la libre association contient le droit sans équivoque de chacune et chacun à se reconnaître, partiellement ou complètement, dans des affinités ou des pratiques collectives, qu'elles soient culturelles, politiques, intellectuelles ou autres. Ces affinités et pratiques peuvent s’exercer sur les bases géographiques qu’elles se choisissent.


Cette liberté inclut, comme toutes les libertés, les conditions de son exercice effectif ; cela comprend donc le droit à l'usage des langues quelles qu'elles soient et la possibilité effective d'apprendre ces langues, notamment au sein de l'école publique.

 

Le même principe de liberté individuelle contient aussi le droit de chacun-e à forger sa propre identité, sans être contraint-e par une pseudo-identité collective, qu'elle se pare des oripeaux de la culture ou de la nation.

 

Il est important de développer une ou des langues communes qui ne soient pas une ou des langues de domination qui privilégient un groupe particulier. Cette ou ces langues qui pourraient être l’espéranto ou un langage de signes doivent permettre la compréhension et la solidarité entre tous les groupes humains.

 

D’autre part, au nom de nos principes anarchistes, nous ne pouvons que condamner la politique de l’Etat français de répression  des cultures et des langues dites minoritaires, menée pendant des décennies.

 

De même, il est nécessaire de résister à l'instrumentalisation de la culture, de la langue et du sentiment identitaire orchestrée, via les media régionaux, par les bourgeoisies locales (comme l'Institut de Locarn) et les organisations politiques qui s'en servent pour maintenir la paix sociale et finalement l'oppression de classe.

 

Il faut distinguer les résistances à des oppressions subies par des populations et les tentatives par les mouvements nationalistes de canaliser ces résistances dans une finalité de prise de pouvoir et de construction d’un Etat.

 

De plus, les libertaires sont conscient-e-s que les phénomènes collectifs, les cultures, peuvent être vecteurs d'idées réactionnaires : s'il nous arrive de nous inscrire individuellement, ou collectivement, dans des courants culturels, nous en dénonçons donc les éventuels aspects autoritaires et tâchons d'y promouvoir nos idées, et d'y faire avancer nos luttes pour une société solidaire.


Enfin, nous ne confondons pas culture, nation et Etat. Les anarchistes sont internationalistes ou anationalistes, refusent qu’on leur affuble une nationalité et luttent contre l’Etat. Vouloir, sous prétexte culturel, religieux, ethnique..., créer un territoire autour d’un Etat national ou régional revient nécessairement au niveau politique et économique à reproduire la société de classes et d’oppression, et au niveau culturel à reproduire à moindre échelle le mode de domination que nous dénonçons pour tout Etat, à commencer par l’Etat français.


Nous, anarchistes, défendons  le fédéralisme libertaire qui permettra, en même temps que résister à la mondialisation capitaliste, le développement d'une société égalitaire et émancipée et le libre épanouissement des individu-e-s. C'est dans cette perspective que nos différences, notamment culturelles, permettront l'enrichissement mutuel de chacune et chacun d'entre nous.

 

Union régionale Bretagne de la Fédération anarchiste.                                                     Avril 2002

 

 

 

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