Le 1er mai 2004, nous distribuions un
tract intitulé : « un salarié averti en vaut-il deux ? » En
faisant l’analyse de l’échec organisé du mouvement, nous écrivions :
« de journées d’action, en pseudo
temps forts ou en manifestations du samedi ou du dimanche, les directions des
confédérations syndicales (sans parler de la trahison prévisible de celle de la
CFDT) ont tout fait pour diluer, freiner les luttes, bref faire obstacle à
la construction d’une véritable grève générale qui se dessinait à la
base »… « en 2004 on veut nous faire croire que la voie électorale
fera reculer le gouvernement et sa politique ».
Le problème aujourd’hui est identique.
Qui peut
prétendra aujourd’hui que les dernières élections ont changé quoique ce soit
malgré la défaite cuisante de Raffarin ? En tout cas pas les assurés sociaux qui
subissent désormais la contre réforme Douste Blazy, ni les agents de l’EDF
privatisé, ni les 93 000 TOS de l’Education Nationale ou les agents de
l’Equipement transférés par la loi du 13 août 2004.
La journée de grève du 20 janvier a été
incontestablement un grand succès, mais les organisations syndicales avaient
déjà préparé le « contre feu » du 5 février. Et l’on annonce déjà des
initiatives en mars dont une pseudo euro manif. Bref ils veulent nous « amuser » jusqu’aux vacances d’été en
utilisant le référendum sur la constitution européenne comme défouloir
politique. Cela ne mange pas de pain ! Certes le non créerait sans
doute un peu de remous politiciens. Villepin remplacerait peut-être Raffarin…
La belle affaire ! La même politique sera menée avec les mêmes
effets : baisse du pouvoir d’achat programmé et smicardisation
généralisée, attaques contre les statuts de la fonction publique et contre le
code du travail, transfert et délocalisation, suppressions d’emplois et de
postes (Education nationale, hôpitaux…) et licenciements…
La seule chose
qui peut les arrêter, c’est la construction d’un véritable rapport de force qui
s’impose y compris aux bureaucraties syndicales.
La grève spontanée chez les cheminots, après
l’agression et le viol d’une contrôleuse, est de ce point de vue rassurante.
Malgré le protocole de limitation du droit de grève signé il y a quelques
semaines par la CFDT et la CGT notamment, (Sud et FO ont refusé de le valider),
les personnels de la SNCF, y compris de la CGT, n’ont attendu l’autorisation de
personne pour arrêter le travail face à l’insupportable.
Aujourd’hui, samedi 5 février, nous ne nous faisons
pas d’illusion sur les intentions des appareils politiques et syndicaux qui
veulent nous faire défiler pour défendre les lois Aubry (celles-là mêmes qui
ont institué flexibilité, annualisation et « modération » voire gel
des salaires) et redorer le blason de
la gauche plurielle.
Nous saisissons simplement une occasion, fut-elle
bien mince, de redonner corps et confiance dans l’action collective. En
attendant mieux…
Les seuls
combats perdus sont ceux qu’on ne mène pas !
Fédération Anarchiste/ Groupe La Sociale
Local La Commune – 9 rue Malakoff – 35000 Rennes – Tél. 02.99.67.92.87
Fédération Anarchiste groupe La Sociale c/o
Local « La Commune » , 9 rue Malakoff, 35000 Rennes.
Permanences au local les Mercredi et Samedi de
15 à 19h. Tel/Rep: 02 99 67 92 87
Vente du Monde Libertaire en haut du marché des
Lices le samedi à partir de 11h.