A quoi devraient
servir les services publics ?
A garantir l'égalité
sociale, à mettre en place le partage des richesses !
La France est la 4ème puissance mondiale. Les PDG du
"CAC 40" gagnent 500 fois le
SMIC, mais des milliers de personnes dorment dans les rues, les "restos du
cœur" distribuent des millions de
repas.
Dans une civilisation qui se dit
évoluée, les services AUX publics sont un droit inaliénable, donc : NON marchand, d'accès libre, universel.
Ils garantissent l'égalité des citoyens(ennes) du point de vue géographique,
ils sont aussi facteurs d'entraide et
de redistribution égalitaire des richesses. Ils touchent toutes les activités
indispensables à la vie en société : L'éducation,
le logement, la santé, les transports, la culture (les bibliothèques, la
télé,...), l'accès aux communications. Mais aussi la gestion de la cité (au
sens large), la gestion des ressources naturelles ; la distribution de l'énergie, de l'eau, etc.
Entreprises privées, nationalisées, administrations d'Etat, ce n'est pas la
qualité du "propriétaire" qui importe, mais bien la fonction d'utilité sociale pour la population. Si
nous combattons la privatisation ou
l'introduction des logiques du capitalisme dans le secteur public, nous ne
menons pas pour autant une campagne pour la re-nationalisation. Un service peut
toujours être détenu par l'Etat (ou une collectivité locale) et se donner comme objectif de fonctionner selon
les critères d'une entreprise privée : mettre en avant la rentabilité
financière sous couvert de modernisation.
C'est déjà la réalité, EDF, la SNCF ou La Poste se conduisent en France et à
l'étranger comme les pires des capitalistes.
Le capitalisme
renforce l'Etat et détruit le service public
A la libération, le capitalisme
avait besoin de s'appuyer sur les services publics pour favoriser la
reconstruction. Par ailleurs, la pression populaire et les risques d'explosion
sociale l'ont forcé à lâcher du lest. Dès le début des années 80 les
gouvernements de gauche et de droite ont entrepris un virage -prévisible- au
profit des logiques du marché. C'est le couple Tapie/Mitterrand qui a organisé
la célèbre émission de télé avec Yves Montand : Vive la crise.
En 2001, c'est un ministre
communiste qui a criminalisé la misère dans les transports (10 voyages sans
ticket de métro = 6 mois de prisons). Ce sont les différents gouvernements qui
ont fermés des bureaux de postes, des classes, des écoles, des maternités, des
services de proximité et dans le même temps ouverts des prisons, des
commissariats. Pour y mettre les chômeurs ?
Les
"flashballs" de Sarkhozy n'arrêterons pas la misère.
Ce sont les causes de la précarité
qu'il faut combattre pas ceux et celles qui la subisse. Or justement les
services publics contribuent activement à la lutte contre la misère économique,
sanitaire, culturelle et sociale parce qu'ils réaffectent égalitairement les
richesses produites. C'est pourquoi les capitalistes les combattent. Ils
veulent supprimer l'idée de mutualisation des coûts et de répartition
égalitaire des richesses pour promouvoir les valeurs comme le profit, les
patrons entreprenants, la bourse, la flexibilité des salariés, la débrouille
individuelle plutôt que les solutions collectives. Ils ont aussi essayé de
culpabiliser les salariés, de leur faire prendre en compte dans leur travail
les lois du marché plutôt que l'utilité sociale de leurs actions.
Dans les journaux, à la télé
"on" nous dit qu'il n'y a plus d'argent. Mais, depuis 1991, les
ménages payants l'ISF (impôt sur la fortune) ont doublé : merci Jospin !
Aujourd'hui, la
gauche se lamente sur la disparition progressive de l'Etat, c'est une erreur !
L'Etat se recentre, il lègue au capitalisme
toutes ses activités lucratives qui concurrencent leurs entreprises. Il vend
aux collectivités les services de proximité ce qui va renfoncer le fossé entre
régions riches et pauvres. En parallèle, il se renforce sur son activité
régaliene (Police, armée, justice, réglementation, législatif, etc.). Ce sont
les services publics qui disparaissent, mais ni l'armée, ni la police, ni les
prisons. Le service public, gêne l'objectif principal du capitalisme : faire
des profits !
L'Etat se charge de mettre en place
une politique humanitaire afin de cacher les injustices les plus inacceptables
par la population.
L'Etat n'aurait
plus les moyens financiers d'assurer la solidarité sociale ? C'est faux.
Les budgets sont en augmentation
dans la police, la justice, l'armée, ce qui favorise la répression au détriment
de l'Egalité.
Combien d'infirmières, de postiers,
d'instituteurs avec le coùt d'un porte-avion ? Les recettes de trois derniers
"Téléthon" représentent à peine le coût d'un avion de combat du type
"Rafale".
Qui décide qu'il est plus important
de construire un char Leclerc que de fournir des équipements aux chercheurs ?
Les gouvernements favorisent les militaires et privatisent la recherche. Sous
prétexte de modernisation, les dirigeants des services publics parlent
"d'écoute du client", mais ne prennent en compte que les
consommateurs les plus rentables.
Le fait de transformer les usagers
en "clients" ou en "bénéficiaires" permet d'imposer la
rentabilité financière, cela favorise les entreprises, fait payer le citoyen et
impose aux salariés une remise en cause des conditions de travail. Partout où
ils le peuvent les gouvernements appliquent les recettes du capitalisme :
externalisation des missions ; création de filières privatisées, augmentation
de la rentabilité financière par la réduction de la masse salariale et abandon
des missions dites " non rentables ". Ce qui se traduit par une
diminution des effectifs, des restructurations régulières, un abandon des zones
rurales ou "pauvres", un transfert des activités vers les entreprises
: la part du secteur privé de la santé est devenue majoritaire ou encore la
privatisation des services communaux ou les cantines scolaires. Autre exemple,
l'emploi massif de stagiaires ; de précaires ; d'intérimaires ; etc.
Vers la gestion
directe par les usagers et les salariés. Qui décide et comment ?
Personne ne doit décider à notre
place : Révocabilité, Assemblée d'usagers et mandatements des responsables.
Pour sauver le service AUX publics, il faut le débarrasser des politiciens (de
l'Etat), de la rentabilité financière et aussi du corporatisme. Notre projet
est de mettre le citoyen et la citoyenne au centre des préoccupations du
secteur public afin de définir son action en fonction de NOS besoins (usagers et
salariés) et non de ceux du capitalisme ou de l'Etat. Il faut rendre le service
public à ceux et celles qui l'utilisent, qui y travaillent. La politique de
chaque service public doit être définie par l'ensemble des citoyens. Nous
devons inverser les prises de décisions et rendre révocables les directions de
ces dits services ainsi que les élus.
Des dizaines de milliers d'emplois
perdus depuis des années sont à re-créer. Pas n'importe lesquels, personne ne
contestera une embauche massive d'infirmières, de profs ou de conducteurs de
bus, il est hors de question pour nous, de soutenir par opportunisme ou
corporatisme, l'embauche de policiers, de contrôleurs, de mâtons et autres
emplois socialement néfastes. L'embauche est donc nécessaire, mais pas suffisante.
Il n'y a pas de liberté pour les individus sans égalité. Il n'y a pas non plus
d'égalité des droits sans égalité sociale. Aujourd'hui, la gratuité est la
seule garantie d'égalité sociale.
Le service
public égalitaire et autogéré permet au citoyen d'être enfin maître de son
avenir.
Fédération Anarchiste groupe La Sociale c/o
Local « La Commune » , 9 rue Malakoff, 35000 Rennes.
Permanences au local les Mercredi et Samedi de
15 à 19h. Tel/Rep: 02 99 67 92 87
Vente du Monde Libertaire en haut du marché des
Lices le samedi à partir de 11h.