Le capitalisme poursuit et
approfondit sa domination sur le monde, son entreprise d’asservissement de tous
les aspects de la vie.
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Que cela soit au niveau des entreprises, comme ici chez
Thomson, Philips, ST Microelectronics, Doux,….
avec les restructurations et les licenciements annoncés où ils virent
d’abord les sous-traitants, CDD et les intérimaires, et enfin le personnel
« fixe » qui coûte plus cher à remercier… tous les secteurs de
l’économie sont concernés : de l’industrie de main d’œuvre aux secteurs
soit-disant porteurs … Le taux de chômage atteindrait les 10 % à la fin de
l’année.
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Que ce soit aux niveaux des organismes sociaux que l’ont
dit paritaires, par exemple avec la réforme de l’UNEDIC signée par CGC, CFDT et
CFTC qui va radier et diminuer les droits de 800.000 anciens travailleurs-ses,
qui se font spolier de leur assurance chômage à hauteur de 8000 euros en
moyenne, payée avec leurs cotisations sociales.
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Ou bien les organismes d’état tel l’ANPE qui vient de radier d’un seul coup d’un seul 15.000
chômeurs-ses au prétexte qu’ils n’ont pas répondu au téléphone.
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Quant à l’Etat son cynisme atteint son paroxysme :
après avoir diminué la contribution du patronat à l'association
pour la garantie des salaires (AGS), organisme qui indemnise les salariéEs des
entreprises en faillite, vient de durcir les règles d'indemnisation des
demandeur-se-s d'emploi à la charge de l'Etat vont être revues de manière
draconienne, dès 2004, quelque 130 000 personnes feront les frais de ce
tour de vis. Sans oublier le revenu minimal d’activité (RMA) qui fournira de la main d’œuvre à 4,3 euros de
l'heure (28,20f), toutes charges comprises, pour les entreprises privées
Ces mesures ainsi
que la réforme des retraites ou celle à
venir de la Sécurité Sociale sont
autant d’éléments qui participent à la
baisse globale du coût du travail, Pendant le même temps, 19 Milliards d’euros
en 2002 de cadeaux en subventions publiques et exonérations de cotisations sur
les bas salaires, incitent les entreprises à brader les embauches. De plus, les patrons alimentent la peur du
chômage pour faire pression sur les salaires à la baisse et sur la combativité
des travailleur-se-s
Réformer ce système ?
La limite
fondamentale du système capitaliste est la notion de rentabilité, qui
conditionne chacun de ses actes. Que ce qu’il donne d’une main contrainte et
forcée par la pression sociale ou par des considérations géopolitiques, il
s’empressera de le reprendre dès que les conditions le lui permettront. Entre
les années d’entre-deux guerres, périodes de faibles cotisations et les années
1950-1980 avec l’envol des cotisations sociales du à la mise en place de la
sécurité sociale et des retraites du régime général et de l’ARCCO et de
l’AGIRC, , le taux de profit des entreprises est resté sensiblement aux
alentours de 33-35% de la valeur ajoutée grâce
à d’énormes gains de productivité faits sur le dos des travailleur-se-s
et sur des salaires de misère.
Les gouvernements de gauche, comme
les autres, viennent aux ordres et servent les intérêts des classes dominantes.
Le seul obstacle mis à l’extension de la domination se sont les luttes, les
résistances, les aspirations à la transformation sociale qui tissent leurs
réseaux à travers la planète. Chaque changement dans le système, aussi mesuré
et modéré soit-il, résulte de ces luttes. Plus elles seront dures et
déterminées, plus elles profiteront à nos espaces de libertés et à nos
conditions de vie. La question posée par chaque attaque du capital et des états
n’est pas celle d’une bonne idée de réforme, d’une intéressante proposition
inspirée par un quelconque « intérêt général «, mais bien celle de la capacité
des dominéEs à formuler leurs besoins et leurs aspirations et à les imposer par
l’action.
Le problème n’est pas, comme l’affirme l’extrême gauche,
d’obtenir du gouvernement l’interdiction des licenciements. Le dire, c’est
duper les travailleur-se-s. Le croire, c’est faire abstraction de la réalité
même du capitalisme. Promulguer une loi interdisant
les licenciements ne changerait rien sur le fond. La loi sur les 8 heures de
travail hebdomadaires ne fut respectée par le patronat au début du XXième
siècle que grâce aux luttes incessantes menées par les travailleur-se-s.
La question sociale ne saurait être réglée par un sauveur
providentiel, bon samaritain de l’extrême gauche. Ni la Taxe Tobin ni le vote
(à gauche ou mieux ( !) à gauche de la gauche) ne modifierait le rapport
de force en faveur du capital. La casse sociale amplifiée par
la droite, a été menée dans un premier temps par les responsables politiques et
syndicaux de la gauche plurielle, qui n’ont eu de cesse d’accompagner les
volontés patronales, en domptant les luttes sociales par exemple sur la
question des retraites en mai-juin.(Voir la trahison de la direction de la CFDT
ou les remerciements de Fillon à Thibault d’avoir fait preuve de retenue dans
le journal le monde du 16-6-2003.
Brisons le mur
Pour faire obstacle
aujourd’hui et maintenant aux projets réformistes de la droite à l’extrême
gauche, il faut se réapproprier les moyens de luttes, expulser les
bureaucraties pour revenir au syndicalisme des origines, celui de la Charte
d’Amiens de 1906, indépendant des partis politiques, de l’Etat et du patronat,
pour reconstituer des syndicats de luttes. Parce que la force d’un mouvement
social vient de l’implication de la base dans tous les tenants et les
aboutissants de la lutte. En aucun cas,
il ne peut y avoir de décisions prises par quelques-unEs au nom de tous. Afin que ce mouvement reste celui de
tou-te-s les grévistes, exigeons que les assemblées générales soient
décisionnaires, qu’elles soient faites avec un ordre du jour fixé collectivement,
qu’elles puissent permettre l’expression de chacun. Qu’en cas de
création de commissions, celles-ci n'aient qu’un rôle technique et non
décisionnel. Que pour chaque tâche à accomplir, un mandat impératif soit
donné et vérifié par l’AG Ces organes de base de la
lutte de classe permettront dans un second temps de reprendre l’offensive, pour
à terme, mettre à bas, par la révolution sociale, le système capitaliste et
autoritaire.
Il y a en effet urgence à
faire entendre à celles et ceux qui ont aujourd'hui le sentiment de se heurter
à un mur que subsiste l'espoir d'une société différente. Ce mur personne ne
l'abattra à notre place. Les partis politiques sont englués dans la gestion
plus ou moins sociale de ce système. Ils rêvent d'un capitalisme à visage
humain où la misère et l'injustice ne seront pas supprimées. Ce mur, nous
pouvons l'abattre. D'autres mondes sont possibles, c'est à présent une idée communément
admise, et c'est en soi une victoire.
Un autre
monde, oui, mais lequel ?
Comment imaginer une société
où l'individuE est au centre de l'organisation sociale, où la satisfaction des
besoins et le partage égalitaire des richesses remplacent le profit, où
l'entraide et la liberté remplacent le pouvoir et la coercition ?
Pour cela l’ensemble des
organisations libertaires vous donnent rendez-vous du 11 au 16 novembre 2003 à
Saint-Ouen pour le Forum Social Libertaire et le deuxième Salon du Livre
Anarchiste.
Notre futur est entre
nos mains,
Il sera ce que nous en
déciderons
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